S’agissant de la situation en Ukraine, il y a une grande différence d'attitude entre les Etats-Unis et l’Europe. D'un point de vue géopolitique, l'Europe est géographiquement plus proche de la Russie, et les deux parties ne sont pas disposées à ce que l'Ukraine devienne l’étincelle d’un conflit entre elles. Du point de vue économique, les deux parties sont encore plus étroitement liées, et les sanctions économiques qui découlent du problème ukrainien ne bénéficient ni à l’une ni à l’autre.
Entre autres choses, n’oublions pas qu’un quart des importations de gaz naturel de l'UE provient de Russie. La plus grande crainte de l'UE est que la Russie coupe l'approvisionnement en gaz de l'Ukraine. La raison en est simple : près de la moitié du gaz naturel en provenance de Russie vers les pays de l’UE transite via ce pays. Mais les États-Unis eux, en fait, semblent davantage se montrer détachés, ce qui fait que Barack Obama affiche une posture qui témoigne d’une intention de ne pas lâcher l’affaire. Mais en fin de compte, celle qui aura le plus à en souffrir, c’est l’Europe.
Commémorer le débarquement de Normandie devait être l'occasion de construire un monde de paix. Barack Obama a eu tort de considérer ces cérémonies comme l’occasion d’exprimer sa rancune envers Vladimir Poutine. Aux yeux des internautes français, le Président américain a semblé très décontracté lors de la cérémonie, souriant toujours, regardant même les célébrations du souvenir en mâchant du chewing-gum, donnant une apparence peu sérieuse. En revanche, Vladimir Poutine, les lèvres pincées, l'air digne, a lui fait preuve d’une expression beaucoup plus conforme à l’atmosphère de ce haut lieu de la guerre contre le fascisme (plus de 120 000 soldats alliés sont morts lors de la bataille de Normandie). Ce qui a fait que les internautes français en ont conclu que Vladimir Poutine semblait plus digne de confiance. Certains pensent que Barack Obama a intentionnellement adopté cette attitude pour faire enrager Vladimir Poutine, mais l'effet a été tout a fait inverse.
En tout état de cause, M. Poutine a profité de sa présence à l'événement pour rencontrer et avoir des discussions utiles avec le Président français François Hollande le Premier ministre britannique David Cameron, la chancelière allemande Angela Merkel, et le nouveau président élu de l'Ukraine Petro Porochenko. Quant à Barack Obama, en fait, qu’il ait rencontré ou non le Président russe n'a pas d'importance. Parce que Vladimir Poutine était de toute façon bien là, occupant une position de premier rang sur la scène internationale. Quel que soient les crises que les grandes puissances d'aujourd'hui veulent résoudre, la Russie est un partenaire important qu’on ne peut tenir à l’écart. Est-il en effet imaginable de mettre la Russie de côté quand il s’agit de trouver une solution aux problèmes de notre monde ?
Auteur : Ren Yaqiu
Date : 9 juin 2014