L'impasse de l'élection présidentielle afghane a été rompue après deux jours de négociations intenses entre les deux candidats présidentiels rivaux et le secrétaire d'Etat américain en visite John Kerry.
Lors d'une conférence de presse conjointe accordée tard samedi avec les deux candidats, M. Kerry a annoncé que tous les votes exprimés lors de l'élection présidentielle feront l'objet d'un audit alors que les deux candidats, Ashraf Ghani Ahmadzai et Abdullah Abdullah, ont conclu une entente sur l'audit de 100% des votes et sur la formation d'un gouvernement d'union nationale, peu importe qui remporte l'élection.
"Tout d'abord, les deux candidats se sont engagés à participer au plus vaste audit possible et à en respecter les résultats. Chaque vote sera audité", a déclaré le chef de la diplomatie américaine.
"C'est la meilleure façon possible de rétablir la légitimité du processus et de la démocratie afghane", a-t-il estimé.
Il a affirmé que les deux candidats et le président Hamid Karzaï sont prêts à faire des compromis. "Ils ont soutenu le processus constitutionnel".
Cet audit sera mené conformément aux normes internationales les plus élevées, a confié M. Kerry aux reporters lors du compte-rendu auquel prenait part le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU pour l'Afghanistan, Jan Kubis.
"Deuxièmement, l'audit se fera à Kaboul et débutera dans 24 heures. Les votes émis à Kaboul seront traités les premiers, et les votes émis dans les provinces seront transportés à Kaboul par l'ISAF (Force internationale d'assistance à la sécurité) et surveillés par l'ISAF et les forces de sécurité nationales afghanes", a mentionné M. Kerry.
La troisième élection présidentielle afghane depuis 2001 s'est tenue le 5 avril. Huit politiciens se disputaient le pouvoir et les deux meneurs, Abdullah Abdullah et Ashraf Ghani Ahmadzai, se sont affrontés dans un second tour.
Les résultats préliminaires du second tour du 14 juin annoncés le 7 juillet par la commission électorale ont démontré que Ashraf Ghani a recueilli 56,44% des votes tandis que M. Abdullah s'en est mérité 43,56%.
Les élections controversées sont entrées dans une impasse après que M. Abdullah, qui avait récolté 45% des 7 millions de votes dans l'élection du 5 avril, contre 31,6% pour Ghani Ahmadzai, a accusé la commission électorale de s'être rangée du côté de Ghani Ahmadzai, affirmant que toute décision prise par l'organe électoral est inacceptable, à moins que les votes légitimes et les faux votes ne soient départagés.