Après les nouvelles sanctions prises contre Moscou par l'Union Européenne, qui ont abouti à la suspension des vols d'une filiale de la compagnie nationale Aeroflot, le Premier ministre russe, Dmitri Medvedev, menacé mardi l'Europe de mesures de rétorsion qui pourraient, selon le quotidien économique Vedomosti, prendre la forme d'une interdiction de survol de la Sibérie par les avions européens.
Dobrolyot, une compagnie low cost exploitée par Aeroflot, a suspendu tous ses vols la semaine dernière, son contrat de location d'avions ayant été annulé du fait des nouvelles sanctions adoptées par l'UE contre de Moscou car elle a pour particularité de desservir la Crimée, la région ukrainienne annexée par la Russie en mars.
Lors d'une réunion organisée mardi avec son ministre des Transports et le directeur général délégué d'Aeroflot, M. Medvedev a déclaré que la Russie devrait débattre d'éventuelles représailles. Elles pourraient consister à réduire voire interdire l'utilisation par les compagnies européennes des couloirs aériens transsibériens, ce qui ne les empêcherait pas de relier leurs destinations en Asie, mais pourrait augmenter le coût de leurs vols en les obligeant à faire des détours longs et onéreux.
Néanmoins, si de telles mesures pénaliseraient les compagnies européennes par rapport à leurs rivales asiatiques, elles priveraient aussi l'Etat russe des recettes tirées des droits de survol. Selon Vedomosti, une interdiction de survol de la Sibérie pourrait coûter un milliard d'Euros en trois mois à Lufthansa, British Airways et Air France.