Les violences ont repris à Ferguson

17.08.2014 08h53

Après la nomination d’un nouveau chef de la police noir, le capitaine Ronald Johnson, tout le monde pensait que la colère découlant de la mort d'un adolescent noir sous les balles d'un policier blanc s’apaiserait, et sa promenade dans les rues de Ferguson, où il avait été acclamé semblait le confirmer. Il n’en est rien héla, et la violence a ressurgi lorsque des manifestants ont pris d'assaut un dépanneur de Ferguson -le même magasin que Michael Brown, le jeune noir qui a été tué, est accusé d'avoir cambriolé.

La police et environ 200 protestataires se sont affrontés, vendredi soir, lorsque les autorités ont identifié le policier ayant tué le jeune Michael ; il s'agit de Darren Wilson, âgé de 28 ans. Au même moment, la police a publié des documents alléguant que la victime avait volé une boîte de cigares dans le magasin et malmené un homme en quittant l'endroit.

Peu avant minuit, quelques personnes se trouvant au sein de ce qui avait été une foule nombreuse et agitée, mais pour l’essentiel pacifique, se sont introduits dans ledit magasin et ont commencé à le piller. Certains manifestants ont demandé aux pillards d'arrêter, et une dizaine de personnes ont finalement aidé à protéger l'endroit. Des groupes de policiers armés de fusils et vêtus de tenues anti-émeute sont alors intervenus et ont utilisé leurs voitures pour bloquer une section de plus d'un kilomètre le long de la rue au centre des manifestations.

La mort de Michael Brown avait auparavant déjà déclenché quatre jours d'affrontements avec des manifestants furieux, avant que les tensions se calment jeudi après que le gouverneur Jay Nixon eut confié l'affaire à la police autoroutière du Missouri et que les policiers en armure et dans des véhicules blindés aient remplacés par le nouveau capitaine Johnson, qui a défilé avec la population. Mais la révolte a grondé de nouveau vendredi soir.

Il semble que ce soit la décision de la police de détailler les allégations selon lesquelles Michael Brown aurait commis un vol, en plus de la diffusion de la vidéo de surveillance, qui a suscité la colère de la famille et de plusieurs membres de la communauté, qui reprochent à la police de vouloir tenter de biaiser l'enquête et de vouloir influencer un groupe de jurés potentiels avec ce qu’ils ont qualifié de « tour de passe-passe ».

 

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