Les parents chinois d'une adolescente qui avait été renversée et tuée par les véhicules de secours d'urgence après le crash à l’atterrissage d’un avion d’Asiana Airlines sur l'aéroport de San Francisco ont intenté un procès pour homicide contre la ville. D’après le San Francisco Chronicle, les parents de Ye Mengyuan, 16 ans, allèguent que les pompiers et la police qui sont intervenus sur l'accident étaient irresponsables et mal formés et n'ont pas secouru correctement l'adolescente.
Ye Gan et Zheng Xiaoyun vivent en Chine. Leur fille avait l'intention de visiter le siège de Google et l'Université de Stanford avec son ami, Wang Linjia, âgée de 16 ans, avant de se rendre dans le sud de la Californie pour participer à un camp d'été chrétien. Les deux jeunes filles étaient assises vers l'arrière du Vol 214 Asiana le 2 juillet 2013, lorsque l'avion heurta une digue alors qu'il approchait de la piste, brisant la queue. Wang Linjia mourut aussi dans l’accident, de même qu’une autre jeune passagère chinoise, Liu Yipeng, âgée de 15 ans.
La jeune fille, encore vivante après avoir été éjectée de l’appareil, était couchée sur le sol près de l'épave, quand elle fut écrasée par deux véhicules. L’autopsie avait révélé que, quand elle fut heurtée, même si elle souffrait d’une hémorragie cérébrale, son cœur battait encore. Le coroner du Comté de San Mateo conclut alors que c’était les deux véhicules qui l’avaient tuée. Pour Anthony Tarricone, l’avocat des parents de la victime, le coroner ne s’est pas focalisé sur le choc mortel, mais sur la situation des secours avant l’accident, ce qui a constitué une violation du droit à la vie et des droits civils de la jeune Ye.
En plus de la ville, sont poursuivis le chef des pompiers Joanne Hayes-White, de hauts responsables de l'aéroport international de San Francisco, et plusieurs autres pompiers et policiers. Le bureau du coroner du Comté de San Mateo avait conclu après autopsie que la jeune Ye est morte quand sa tête a été heurtée par l'une des plates-formes d'incendie, la deuxième en l’occurrence. Les pompiers, tout en qualifiant le mort de la jeune fille de tragique accident et présentant des excuses, ont cependant contesté les conclusions du coroner. La ville a également cité les conclusions du National Transportation Safety Board, selon lesquelles elle ne portait pas sa ceinture de sécurité lorsque l'avion s'est écrasé, et présentait des blessures typiques d'une éjection, soutenant que l'adolescente était décédée avant d’être écrasée par la plate-forme de secours.
La famille de la jeune Ye a lancé des poursuites en vertu des lois fédérales et de l'État. La ville de San Francisco peut demander que l'affaire soit jugée devant un tribunal fédéral. En vertu du droit de l'État, les organismes de pompiers sont en général légalement à l'abri de toute responsabilité si leurs équipages provoquent un décès en combattant un incendie. Selon Anthony Tarricone, l’avocat de la famille de la jeune fille, les agents de police et autres premiers intervenants bénéficient de moins d'immunité que les pompiers. En revanche, dans le cadre du droit fédéral, cette immunité n’existe pas.
Il a précisé que les secouristes, d’une part n’ont pas notifié leur position à leur supérieur, et que d’autre part, ils n’ont pas procédé à un examen de son pouls ni de son rythme cardiaque, ni pris la moindre mesure de prudence qui s’imposaient dans le cas présent, la croyant déjà décédée. Pour lui, cela équivaut à l’avoir purement et simplement abandonnée. En outre, a-t-il dit, l'immunité juridique des pompiers ne saurait protéger la ville dans le cas présent.
Les poursuites ont été lancées devant la Cour supérieure du Comté de San Mateo. Les parents de la jeune Ye ont demandé des dommages dont le montant n’a pas été spécifié.