Apparemment insensible aux menaces américaines et européennes de nouvelles sanctions, Vladimir Poutine a évoqué pour la première fois dimanche l'idée d'un « statut étatique » pour les régions rebelles de l'est de l'Ukraine, au moment où les Occidentaux l'accusent d'y avoir déployé des troupes et le somment de les retirer.
« Nous devons commencer immédiatement des discussions substantielles (...) sur des questions touchant à l'organisation politique de la société et à un statut étatique pour le sud-est de l'Ukraine afin de protéger les intérêts légitimes des personnes qui y vivent », a-t-il déclaré dans une interview télévisée, alors qu'il avait déjà vanté vendredi les succès des séparatistes prorusses dans un message destiné « aux insurgés de Novorossia » (Nouvelle Russie), terme qu'il a utilisé après l'annexion de la Crimée en mars pour désigner plusieurs régions russophones de l'est et du sud de l'Ukraine.
Néanmoins, peu après la diffusion des propos de M. Poutine, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, considérant que certains médias pouvaient sur-interpréter ces déclarations, a souligné que le président russe n'avait jamais évoqué la création d'un Etat indépendant pour les régions du sud-est du pays. Il s'agit « d'une interprétation absolument fausse », a-t-il précisé, tout en ajoutant que l'Ukraine devait « prendre en compte les intérêts de la Novorossia ».
Alors que la Russie dément avoir déployé ses forces armées en territoire ukrainien, comme le prétendent Occidentaux et Ukrainiens, Kiev a demandé de l'aide et a relancé son projet d'adhésion à l'Otan dont elle attend des décisions cruciales lors du sommet de l'Alliance au Royaume-Uni les 4 et 5 septembre. Le président ukrainien Petro Porochenko doit rencontrer son homologue américain Barack Obama en marge de ce sommet avant d'être reçu le 18 septembre à la Maison Blanche.