Manifestement, les négociations de paix sur l'avenir de l'est de l'Ukraine semblent dans l'impasse : les séparatistes ont en effet annoncé l'organisation d'élections en novembre dans leur fief, au moment où la trêve des combats se consolide pourtant. C'est sans conteste un coup dur pour le président ukrainien, qui a proposé aux séparatistes le principe d'un « statut spécial » pour trois ans.
Des élections présidentielles et législatives devraient avoir lieu le 2 novembre dans les régions russophones de Donetsk et de Lougansk, théâtres de violents combats entre rebelles et militaires qui ont fait plus de 3.200 morts depuis avril.
Le plan de paix de Petro Porochenko avait pour objectif d'accorder une plus grande autonomie aux régions séparatistes et prévoyait même la tenue d'élections locales le 7 décembre et une amnistie sous conditions pour les combattants. Le Parlement ukrainien avait même adopté des lois en ce sens, permettant leur mise en œuvre, et le gouvernement attendait une réponse des séparatistes, tout en poursuivant parallèlement des négociations pour une trêve militaire durable.
La réponse des séparatistes des régions de Donetsk et de Lougansk, annonçant des scrutins pour élire leurs députés et leur « chef » sonnent comme une fin de non-recevoir aux offres du Président Porochenko, et mettent davantage encore en lumière la fragilité du processus de paix lancé ces dernières semaines. Si la trêve des combats est en effet globalement respectée, l'aspect politique concernant l'avenir des régions russophones de l'Est est lui beaucoup plus problématique. Le Premier ministre ukrainien, Arseni Iatseniouk, devrait relayer les craintes de Kiev à l'Assemblée générale de l'ONU à New York. Selon le dernier bilan de l'ONU établi au 21 septembre, le conflit a fait 3 245 morts.