Le basculement à gauche du Sénat, la chambre basse du parlement fran?ais, il y a trois ans, avait été un évènement, car c'était la première fois qu'il voyait sa majorité changer depuis sa création. Les élections de dimanche, lors desquelles une grande partie des sénateurs étaient renouvelés devaient être une victoire pour l'opposition de droite, et c'est ce qui s'est effectivement passé, sans surprise. Mais le fait le plus notable est pour la première fois l'entrée de deux sénateurs du Front National. Pour le PS et le Président Fran?ois Hollande, c'est un nouveau revers, même si le Sénat fran?ais n'a que des pouvoirs limités.
Contrairement à l'Assemblée Nationale, le Sénat n'est pas élu directement par le peuple, mais par près de 88 000 grands électeurs, qui sont pour la plupart des responsables et élus locaux. La droite classique et le Front National ayant remporté les élections municipales il y a six mois, le basculement de cette chambre était quasiment inévitable.
La moitié des 348-Sénateurs sont élus tous les trois ans et leur mandat est de six ans. En vertu de la Constitution fran?aise, le président de la chambre -choisi par sa majorité- est un des tous premiers personnages de l'Etat, car c'est lui qui devient Président de la France par intérim en cas de démission ou de décès du chef de l'Etat, comme ce fut par exemple le cas en 1974.
Le Sénat représente traditionnellement la France rurale, même si les réformes en cours visent à donner aux villes et villages davantage de représentation. Plus des trois quarts des sénateurs ont plus de 60 ans, et les femmes représentent moins d'un quart de ce corps.