L'implication du ressortissant français Maxime Hauchard, 22 ans, dans la décapitation de prisonniers syriens montrée dans une vidéo de l'Etat islamique diffusée dimanche, a été confirmée dans les médias français par leprocureur de la République de Paris et le ministère français de l' Intérieur. "Il s'agit de Maxime Hauchard alias Abu Abdallah", a indiqué lundi après-midi lors d'une conférence de presse le procureur François Molins, avant que le ministère ne confirme dans la soirée que le jeune Français a participé "directement" à la décapitation collective de prisonniers syriens diffusée dimanche dans une vidéo de l'Etat islamique.
Dans une interview accordée à la chaîne d'information BFM TV, Maxime Hauchard avait affirmé mi-juillet s'être radicalisé seul et vouloir mourir en martyr, les armes à la main. Depuis lors, le jeune homme était visé par une enquête préliminaire pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, rapporte la presse française.
"Cela fait trois mois désormais que la section antiterroriste du parquet de Paris enquête sur Maxime Hauchard. Car le 20 août dernier, les services de renseignement lui ont transmis une note sur les agissements en Syrie de membres de la mouvance radicale de la ville de Rouen, à laquelle appartenait Maxime Hauchard", indiquait lundi soir Radio France Internationale. "Depuis, les juges spécialisés ont pu déterminer sa date de départ, le 17 août 2013, son parcours et prouver que le jeune homme a bien rejoint l'organisation Etat islamique. Une appartenance que Maxime Hauchard revendique à visage découvert sur les réseaux sociaux et dans les médias", explique la radio.
Ainsi, un mandat de recherche international a-t-il été lancé à son encontre le 24 octobre dernier, a confirmé lundi le procureur de Paris.
Avant de se rendre en Syrie, Maxime Hauchard s'était rendu en Mauritanie "pour recevoir une formation religieuse", avant de revenir en France et de partir "pour la Syrie, via la Turquie, le 17 août 2013", écrivait lundi soir le journal Metro News.
Par ailleurs, la justice française a ouvert lundi une enquête pour assassinat en bande organisée dans le cadre d'une entreprise terroriste, "visant les agissements de deux Français" qui pourraient être impliqués dans la décapitation de prisonniers par le groupe État islamique, a annoncé M. Molins.
Si le premier homme concerné est Maxime Hauchard, l'enquête vise aussi un second ressortissant français, dont la "possible présence" dans la vidéo diffusée dimanche par l'Etat islamique a été évoquée lundi par le procureur de la République.
"Il est encore trop tôt pour l'affirmer" mais il "pourrait s' agir d'un jeune converti, né en 1992 et parti en Syrie en août 2013" comme Maxime Hauchard, a-t-il détaillé lors de sa conférence de presse.
Ce deuxième homme, dont il n'a pas précisé l'identité, "fait l' objet d'un mandat d'arrêt" dans le cadre d'une information judiciaire ouverte en octobre 2013, a ajouté le procureur. Interrogé mardi matin à ce sujet, le ministre français de l' Intérieur, Bernard Cazeneuve, a déclaré que l'implication de ce second Français était "une possibilité".
"Ce que nous faisons aujourd'hui c'est de procéder à des expertises, à des analyses, qui permettront de confirmer ou pas cette possibilité", a-t-il fait savoir.
D'après la presse française, 376 djihadistes français se trouvent actuellement en Syrie, soit l'un des plus gros contingents d'Européens à combattre dans ce pays.