L'harmonisation de la fiscalité au niveau européen "n'est pas une bonne idée", estime le Premier ministre luxembourgeois Xavier Bettel, tout en admettant qu'il faut davantage de transparence en la matière, rapporte mercredi la presse belge.
"La fiscalité est du ressort des Etats membres, c'est comme cela que ça fonctionne dans l'Union européenne", affirme Xavier Bettel lors d'un entretien accordé à L'Echo, d'après les révélations du "Luxembourg Leaks" (Luxleaks).
Le chef du gouvernement luxembourgeois ne va "certainement" pas avancer vers une hausse du taux d'imposition au Grand-Duché pour faire plaisir à d'autres pays, ont indiqué des médias locaux.
Il n'a pas non plus l'intention de modifier le système de ruling qui profite tant aux grands groupes étrangers qui viennent chercher abri au Luxembourg, selon le quotidien Le Soir.
"Cela existe dans 22 autres pays. De plus, d'autres Etats ont aussi des mécanismes comme des intérêts notionnels pour attirer les entreprises", a expliqué M. Bettel.
Luxleaks est le nom du scandale financier révélant le contenu de centaines d'accords fiscaux préalables "très avantageux" conclus entre le fisc luxembourgeois et de nombreux clients internationaux, dont Apple, Amazon, Heinz, Pepsi, Ikea et Deutsche Bank1.
Il s'agit de 28 000 pages d'accords fiscaux que la fuite rend publics en montrant l'organisation de l'exil fiscal de plus de 1 000 entreprises avec l'approbation de l'administration luxembourgeoise des impôts, selon une récente enquête de l'International Consortium of Investigative Journalists.