Les leçons des attaques terroristes en France

( Source: le Quotidien du Peuple en ligne )

13.01.2015 08h31

Par Ren Yaqiu

Le 9 janvier, les forces anti-terroristes françaises ont abattu les deux frères Kouachi, auteurs des attaques terroristes sur Charlie Hebdo. Le même jour, Amedy Coulibaly, responsable d'une prise d'otages dans un supermarché juif ou il a tué plusieurs otages, a également été abattu. Pour le moment, la série d'attentats terroristes en France a enfin pris fin.

Ces événements étant désormais du passé, Paris peut retrouver sa vitalité et son calme d'avant. Mais pourquoi une telle tragédie sanglante a-t-elle pu avoir lieu dans la capitale de la France ? Pourquoi un hebdomadaire satirique ordinaire a-t-il été la cible d'attaques terroristes ? Cela vaut encore la peine de réfléchir sur ce que les gens ont appris de cette tragédie.

Premièrement, le système de renseignements français a connu un dysfonctionnement. Comme nous le savons tous, Chérif Kouachi et Amedy Coulibaly avaient été auparavant condamnés par la justice française. Et la raison pour laquelle ils l'avaient été, c'était des activités terroristes. Avec des personnes aussi dangereuses, les services de renseignement français se devaient d'être vigilants. Mais le fait est, parce que ces gens savaient déjà qu'ils étaient surveillés par les services de renseignement, ils ont choisi de cesser de se réunir avec d'autres membres, de ne plus communiquer avec les organisations terroristes, amenant les principales agences de renseignement à relâcher leur vigilance, et à réduire leurs efforts de surveillance. Mais alors, pourquoi les services de renseignement n'ont-ils pas renforcé leur surveillance des contacts étroits de ces personnes ? On a ainsi appris après l'attaque terroriste que les deux petites amies respectives des deux tueurs s'étaient contactées plus de 500 fois par téléphone en 2014. Le contenu des appels n'a apparemment pas été saisi par la police. En outre, Charlie Hebdo était un média qui était depuis longtemps dans le collimateur des organisations terroristes. La police française n'a pas rempli correctement son obligation de le défendre.

Deuxièmement, la France fait preuve d'une mauvaise analyse du terrorisme international, notamment des nouvelles tendances d'Al-Qaida. Selon une enquête récente conduite par Samuel Laurent, expert français en questions internationales, Al-Qaida a été créé une structure organisationnelle relativement solide en France. Les terroristes ont formé plusieurs groupes, nichés au plus profond de la société française. Ils donnent l'apparence de personnes gentilles et ordinaires. Mais chacun d'eux cache en lui de sombres intentions. Un des cadres d'Al-Qaida du nom d'Abou Hassan a révélé dans une interview avec Samuel Laurent que leur objectif numéro un est à présent de passer à l'action contre des hommes politiques, des journalistes et des personnalités publiques. Et que le but de ces actions est de frapper l'opinion publique et de s'assurer une publicité médiatique maximale. De toute évidence, les terroristes ont recentré leur combat contre les pays occidentaux vers des attaques sur des célébrités emblématiques. Il n'y a donc rien d'étonnant qu'après les attentats terroristes de Paris, le journal français « Le Monde » les ait décrits comme le « 11 septembre français ». Ce drame montre qu'il a frappé autant le cœur du peuple français que les attentats du 11 septembre le firent sur le peuple américain. Comme le dit un proverbe chinois, « c'est quand il fait beau qu'il faut se préparer à la pluie ». La France doit donc se prémunir contre les attaques terroristes lancées depuis son territoire, en particulier contre les attaques sur les célébrités.

Troisièmement, Al-Qaida et d'autres organisations terroristes ont commencé à étendre leur propre champ de bataille aux territoires des pays occidentaux. Leur méthode pour semer la confusion en Occident consiste à laisser les Occidentaux qui ont reçu une formation et participé à des attentats terroristes en Irak, en Syrie, au Yémen et dans d'autres pays à retourner dans leur pays respectifs et à s'y faire discrets, à se renforcer, à collecter des armes, puis attendre une occasion pour lancer leur djihad. Il faut tout de même dire que le gouvernement français est parfaitement au courant des activités d'infiltration des terroristes. Il y a quelque temps, un projet de loi antiterroriste a renforcé la répression contre les Français partis à l'étranger pour participer au djihad. Cependant, dans la lutte actuelle contre le terrorisme moment, de plus en plus difficile, cette « clôture » de sécurité a besoin d'être renforcée.

Quatrièmement, apaiser le conflit en Syrie entre les forces de l'opposition armée modérée et le gouvernement, et ne pas laisser à l'Etat Islamique et la branche d'Al Qaida en Syrie la possibilité de se développer, est le but principal de la lutte contre le terrorisme au Moyen-Orient. La France devrait jouer un rôle actif à cet égard.

Enfin, les médias français doivent respecter toutes les religions et les sentiments religieux des croyants, y compris l'islam. Les médias français se sont toujours réclamés de la « liberté d'expression », mais cette liberté doit avoir des limites. Il est essentiel de respecter les diverses civilisations, les différentes cultures et les différents groupes religieux. C'est seulement de cette façon que les différents groupes et les différentes religions de la société française pourront vivre en harmonie. Les extrémistes religieux ne trouveront alors plus d'excuses pour lancer des attaques. Il y a plus de 4 millions de musulmans en France, soit 7% de la population française. Leur contribution au développement économique et social de la France ne peut être ignorée. Leurs sentiments culturels et religieux ne doivent pas être profanés.

Tout montre que la situation de la lutte internationale contre le terrorisme sera plus difficile en 2015. La branche d'Al-Qaida au Yémen a menacé de lancer de nouvelles attaques contre la France. Ce n'est qu'en renforçant sa vigilance et ses mesures de sécurité qu'elle pourra protéger son territoire.