Le président turc Recep Tayyip Erdogan a critiqué vendredi le journal Charlie Hebdo, en soulignant que cet hebdomadaire était "connu pour ses publications provocatrices".
Au sujet des derniers événements concernant ce journal satirique français ciblé la semaine dernière par une attaque terroriste ayant fait 12 morts, M. Erdogan a déclaré à Ankara que la question portait sur les "limites des libertés" et il a fait remarquer que "même le pape a condamné ce journal parce qu'il connaît ses publications provocatrices."
"Les publications contre les chrétiens et les musulmans ne peuvent être appelées liberté", a-t-il dit, avant d'ajouter que les publications de l'hebdomadaire devrait être qualifiées d'"action terroriste qui est organisée par le biais de la violation de l'espace de liberté des autres."
"La liberté ne peut pas être sans limites", a poursuivi M. Erdogan.
Il a également fait part de ses préoccupations au sujet des responsabilités attribuées aux musulmans par certains organes de presse à la suite des attaques survenues en France.
"Tous les pays occidentaux, en particulier les pays européens, sont confrontés à un test majeur quant au respect des droits de l'homme et de la diversité. Comme le montrent les événements récents, le racisme s'est développé de façon continue et dangereuse dans les pays occidentaux. Nous suivons avec préoccupation la dernière vague de haine contre notre prophète Mahomet qui se cache derrière l'attaque en France", a déclaré le président.
Le journal Charlie Hebdo a tiré à cinq millions d'exemplaires son numéro du 14 janvier, qui est le premier à sortir après l'attaque. En une de couverture de ce numéro, le prophète Mahomet, vêtu de blanc, la larme à l'oeil, tenant à la main un écriteau portant l'inscription "Je suis Charlie", apparaît sous le titre "Tout est pardonné". Cette nouvelle représentation picturale du prophète a de nouveau suscité la polémique dans le monde musulman.