Un obus d'artillerie ou de mortier a frappé jeudi un arrêt de transport public dans la ville de Donetsk, contrôlée par les rebelles, en Ukraine orientale tuant au moins treize civils dans un incident que les deux côtés s'imputent l'un l'autre. Le bombardement, qui détruit un trolleybus et a soufflé les fenêtres à proximité, a suivi une nuit de combats intenses à l'aéroport principal de la ville et des pourparlers diplomatiques à Berlin impliquant l'Ukraine et la Russie.
Le Président Petro Porochenko, revenu en hâte de Suisse où il a dit au Forum économique mondial que la Russie avait maintenant 9.000 soldats à l'intérieur de l'Ukraine, a déclaré que les responsables de la défense et lui travailleraient sur un plan pour « regrouper et arrêter l'agression ». « Nous déciderons comment arrêter l'opération des forces terroristes et des troupes régulières russes » a-t-il dit dans un communiqué en ligne.
Le chef rebelle Alexander Zakharchenko a exhorté les habitants locaux de se rassembler sur les lieux de l'attaque du trolleybus, leur promettant l'occasion de se confronter à des militaires ukrainiens capturés. Séparément, des séquences vidéo ont montré un prisonnier de l'armée de Kiev menotté, insulté et frappé par des civils près du trolleybus. Vladislav Seleznyov, porte-parole militaire, a déclaré que 10 soldats ukrainiens ont été tués durant la nuit, dont six dans le complexe de l'aéroport, une cible symbolique où un petit groupe de défenseurs du gouvernement ont résisté aux séparatistes soutenus par les Russes pendant des mois.
On ne sait pas encore quel type de projectile a frappé le trolleybus ou qui a tiré. Chaque côté a accusé l'autre. Un cameraman de Reuters a vu six corps à côté et à l'intérieur d'un trolleybus vide à Bosse, un quartier sud de la ville. Un clip vidéo a montré la carcasse du trolleybus avec ses fenêtres soufflées et de la fumée s'échappant d'une voiture de tourisme située à proximité. Le Premier ministre ukrainien Arseni Yatseniuk a rendu les séparatistes –dont Kiev dit qu'ils sont armés par Moscou- responsables de cette attaque. La Russie, qui nie toute implication directe, a décrit l'attaque comme une « provocation grossière » de Kiev destinée à saper les efforts de paix.