En marge de la réunion annuelle du Forum économique mondial qui se tient actuellement à Davos, en Suisse, du 21 au 24 janvier, le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) a appelé jeudi les gouvernements, les donateurs et le secteur privé à investir davantage et plus judicieusement dans l'éducation.
Cet appel fait suite à la publication le même jour d'un nouveau rapport de l'UNICEF soulignant l'ampleur des besoins en investissements dans l'éducation et les disparités existantes dans l'allocation des ressources.
Intitulée "The Investment Case for Education and Equity", cette étude indique en effet que dans de nombreux pays à travers le monde, considérablement moins de ressources publiques sont allouées à l'éducation des enfants issus des 20% les plus pauvres de la population par rapport aux 20% les plus riches - jusqu'à 18 fois moins selon les pays. Le rapport démontre également qu'en moyenne, 46% des ressources pour l'éducation dans les pays à faible revenu bénéficient directement aux 10% des élèves les plus instruits. Ce déséquilibre favorise de façon disproportionnée les enfants des ménages les plus aisés qui bénéficient généralement des plus hauts niveaux d'éducation.
"Il y a environ aujourd'hui 1 milliard d'enfants dans le monde en âge de recevoir une éducation primaire et secondaire de premier cycle, soit un milliard de raisons d'investir dans l'éducation", a déclaré la directrice exécutive adjointe de l'UNICEF, Yoka Brandt. "Parmi eux, trop nombreux sont ceux qui ne reçoivent pas une éducation de qualité en raison de la pauvreté, des conflits et des discriminations fondées sur le sexe, le handicap et l'origine ethnique. Pour changer cela, nous devons radicalement changer les pratiques actuelles en fournissant plus de ressources et en les répartissant plus équitablement".
Alors même que le nombre d'enfants en âge de se rendre à l'école augmente chaque année, les progrès dans l'accès à l'éducation sont au point mort et les ressources publiques allouées au secteur diminuent, indique le rapport de l'UNICEF, ajoutant que pour parvenir à une éducation de base universelle, le monde devra scolariser 619 millions d'enfants supplémentaires entre 3 et 15 ans d'ici 2030, soit 57% de plus qu'aujourd'hui.
A Davos, l'UNICEF a par conséquent exhorté les gouvernements et les donateurs à accroître leurs dépenses en faveur de l'éducation et à veiller à ce que les fonds soient utilisés de manière plus efficace et distribués plus équitablement, tout en soulignant le rôle essentiel devant être joué par le secteur privé dans la mobilisation des ressources.