Les forces kurdes ont chassé les militants de l'Etat islamique de Kobane, mettant fin à une bataille de quatre mois pour cette ville du Nord de la Syrie. Les combattants des unités de protection populaire (YPG) auraient occupé les zones périphériques à l'est de la ville après que les djihadistes s'en soient retirés. Toutefois, selon les États-Unis, il est encore trop tôt pour déclarer la bataille finie.
Kobane était considéré comme un test majeur de la stratégie de la coalition sous commandement américain pour lutter contre l'Etat Islamique en Syrie par des frappes aériennes. Des dizaines de milliers de personnes ont fui la ville et franchi la frontière toute proche avec la Turquie après un assaut en septembre dernier. Selon l'Observatoire syrien pour les droits de l'homme, un groupe militant basé au Royaume-Uni, les combats qui ont suivi ont fait au moins 1 600 morts.
Des photographies publiées sur les médias sociaux lundi après-midi ont montré le drapeau des YPG flottant sur Kobane et des combattants masculins et féminins se serrant la main. A la nuit tombée, des tirs de célébration ont été entendus à travers la ville. Un haut responsable kurde syrien a déclaré que la situation en banlieue est de Kobane était encore « un peu tendue ».
D'après les experts cependant, ce revers de l'Etat Islamique ne signifie pas nécessairement le groupe djihadiste est défait sur un plan global. Selon des sources de l'opposition syrienne, l'Etat Islamique contrôle en fait plus de territoire maintenant que lorsque les États-Unis et ses alliés ont commencé à bombarder ses positions dans l'Irak voisin en août, un mois avant qu'ils étendent leurs frappes en Syrie. L'armée irakienne a annoncé plus tôt lundi que les islamistes avaient été chassés hors de la province orientale de Diyala, mais le groupe a fait des progrès pour la prise de contrôle de la province occidentale d'Anbar.