Le nouveau gouvernement grec conduit par la coalition de gauche ne cherche pas à entrer en conflit avec ses créanciers internationaux mais plutôt à faire face au problème de sa dette, a déclaré mercredi le nouveau ministre des Finances Yanis Varoufakis.
"Nous mettrons un terme aux scenarii de conflits avec les créanciers imaginés par la presse. Il n'y aura pas de duel entre notre gouvernement et l'Union européenne. Il n'y aura pas de menaces," a déclaré M. Varoufakis aux médias lors de la cérémonie de passation des pouvoirs, au ministère des Finances, à Athènes.
Il a rejeté le sévère programme d'austérité mis en œuvre depuis 2010 dans le cadre d'accords de soutien conclus avec les bailleurs de fonds de l'Union européenne et du Fonds monétaire international et l'a qualifié d'"erreur toxique."
Il a dit que la nouvelle coalition au pouvoir - qui rassemble la gauche radicale de Syriza et le parti de droite des Grecs indépendants - créée après les élections nationales du 25 janvier, cherchera à conclure un accord temporaire avec les bailleurs de fonds afin d'intégrer les programmes précédents dans une nouvelle donne visant à faire face à la crise de la dette grecque dans le cadre d'une nouvelle approche.
M. Varoufakis a dit qu'il a l'intention de débattre de l'idée d'un autre plan d'investissement et de croissance pan-européen lors d'une réunion avec le président de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem qui sera en visite à Athènes vendredi et, ultérieurement, lors de réunions avec ses homologues italien et français.
L'une des priorités du ministre des Finances grec consistera à mettre un terme au "cycle toxique de l'emprunt."
M. Varoufakis a dit que la Grèce s'était vu accorder un prêt considérable "mais que les fonds avaient été engloutis par un trou noir. Nous espérons que nous pourrons résoudre ce problème. Nous ne demandons pas davantage d'argent aux contribuables européens."