A l'occasion d'une réunion du Comité contre le terrorisme du Conseil de sécurité de l'ONU, dont le thème principal était la conciliation de la lutte contre le terrorisme et du respect de l'état de droit, le vice-secrétaire général de l'Organisation, Jan Eliasson, a appelé mardi les Etats membres à privilégier une approche concertée et multidimensionnelle pour lutter contre ce fléau mondial, sans tomber dans le piège de la terreur.
"Les attaques terroristes perpétrées récemment au Nigeria et à Paris et les actes barbares de l'EI - ou plutôt 'Daech' - démontrent de façon très claire que nous devons rester vigilants, déterminés et solidaires", a déclaré M. Eliasson dans son discours de clôture de la réunion, à laquelle assistait également la ministre française de la Justice, Christiane Taubira, venue faire part au Comité de l'expérience de son pays en matière de lutte contre le terrorisme.
"La communauté internationale doit rester unie dans la lutte contre cette menace. Je peux vous assurer que les Nations Unies restent déterminées à travailler en étroite collaboration avec les Etats membres pour renforcer les capacités de prévention et de lutte contre les groupes terroristes et l'extrémisme violent", a ajouté le vice-secrétaire général.
M. Eliasson a cependant mis en garde les Etats de ne pas sombrer dans le piège tendu par le terrorisme dans leurs réponses pour lutter contre ce fléau, à savoir prendre des mesures allant à l'encontre même des valeurs fondatrices de l'Organisation et des sociétés démocratiques.
"Nous devons continuer à être mus par notre croyance fondamentale dans les droits de l'Homme et les principes de respect de la procédure régulière et de la primauté du droit", a-t-il souligné.
Le vice-secrétaire général a ajouté que les Etats ne peuvent pas se permettre de lutter contre le terrorisme de manière isolée ou uniquement par l'entremise d'actions militaires, bien que ces dernières soient parfois nécessaires. Selon lui, une réponse véritablement efficace doit tirer parti des ressources de la communauté internationale dans son entier et examiner tous les aspects du problème, y compris les facteurs de recrutement de nouveaux terroristes.
"Il n'existe aucune norme, ni solution universelle pour lutter contre la menace complexe du terrorisme à l'échelle mondiale", a affirmé M. Eliasson. En revanche, a-t-il ajouté, "il est désormais d'une importance capitale de faire entendre à chaque terroriste et groupe terroriste le message identique des Etats membres, des Nations Unies et de tous nos partenaires : le monde est uni dans sa dénonciation et son rejet de vos atrocités".