Des soldats irakiens et leurs alliés miliciens chiites sont entrés mercredi dans la ville de Tikrit, jusque-là occupée par l'Etat Islamique, lançant une offensive sur deux fronts pour chasser les extrémistes de la ville natale de Saddam Hussein, dans ce qui est un test majeur de la motivation des troupes.
Des explosions et des tirs nourris résonnaient dans Tikrit, une position clé pour les forces irakiennes qui tentent d'expulser les djihadistes qui occupent environ un tiers du pays et la Syrie voisine. L'offensive sera aussi une épreuve majeure pour les forces irakiennes, qui se sont d'abord effondrées l'année dernière après l'offensive des extrémistes et se battent maintenant rue par rue dans une des plus grandes places fortes du groupe Etat Islamique.
Selon une vidéo obtenue par l'Associated Press, les forces irakiennes et leurs alliés sont d'abord entrées dans la ville par le quartier nord de Qadisiyya. Au-dessus, un hélicoptère d'attaque a tiré des missiles tandis que soldats et miliciens tiraient à la mitrailleuse lourde dans les rues poussiéreuses du quartier centre-ville de Tikrit. Des responsables ont rapidement établi une ligne de ravitaillement à travers le quartier pour renforcer les troupes. D'après un responsable local de la province irakienne de Salahuddin, s'exprimant sous couvert d'anonymat car il n'était pas autorisé à informer les journalistes, les troupes irakiennes sont entrées Qadisiyya et ont hissé le drapeau irakien sur l'hôpital général de Tikrit.
Plus tard mercredi, les forces alliées irakiennes sont également entrées dans Tikrit par le sud dans un mouvement de tenaille pour en chasser les militants, même si certains laissent entendre que nombre d'entre eux ont déjà fui face a cette avance, dont le nom de code est « A ton service, prophète d'Allah ». Tikrit, la capitale de la province de Salahuddin, se trouve sur les rives du Tigre a environ 130 km au nord de Bagdad. Plusieurs des palais de Saddam Hussein s'y trouvent encore, comme les restes de son parti baasiste désormais interdit. Beaucoup pensent que les membres de ce parti ont aidé l'Etat Islamique dans son offensive de l'été dernier.