L'Islande ne sera pas le prochain membre de l'Union Européenne elle et n'adoptera pas l'Euro : elle a annoncé officiellement à la Lettonie, qui préside actuellement le Conseil européen, et à la Commission de Bruxelles, qu'elle retirait sa candidature à l'adhésion. Dans un courrier daté du 12 mars, L'Islande dit qu'elle « n'est plus un pays candidat et demande à l'UE d'agir en conséquence ». La Commission n'a pas encore réagi autrement que par un commentaire laconique de Federica Mogherini, la haute représentante et vice-présidente de la Commission, qui a dit « Nous examinons le dossier, cela va prendre du temps ».
Cependant il ne fait guère de doute qu'a Bruxelles, on ne voit pas ce retrait d'un bon œil, car c'est un signal plutôt négatif et témoigne d'une certaine perte de pouvoir d'attraction de l'Union, ainsi que de l'Euro. Pour désagréable qu'elle soit, la décision islandaise n'est malgré tout pas vraiment une surprise, puisque le gouvernement de centre droit, arrivé au pouvoir en 2013, avait promis de mettre fin au processus entamé en 2009 par la coalition de gauche alors au gouvernement.
Pourtant, les choses semblaient bien parties, car à l'époque la démarche lancé par l'Islande avait été rapide par rapport celles de candidats à d'autres candidats comme la Serbie, la Turquie ou la Bosnie. Les négociations avaient débute dès 2010 au niveau ministériel et, en théorie, tout indiquait que l'Islande allait devenir le 29e membre de l'UE, après la Croatie, entrée dans l'Union en 2013. Il est vrai que tout militait en sa faveur, car son dossier était plus simple, plus favorable, plus logique même, puisque le pays avait déjà intégré quelque 70 % de la législation européenne.
En 2009, les dirigeants et l'opinion, accablés par la crise financière et bancaire qui avait mis à mal les institutions du pays, considéraient l'Europe comme une véritable bouée de sauvetage et l'adoption de l'euro comme un remède à l'effondrement de la couronne, qui avait perdu jusqu'à 50 % de sa valeur au plus fort de la crise d'un secteur bancaire hypertrophié, dont les malheurs avaient aussi fait des victimes dans de nombreux pays. Il est vrai aussi que depuis l'activité économique de l'Islande a dépassé en 2014 son niveau d'avant la crise financière de 2008. A prix constants, le produit intérieur brut a battu l'an dernier, grâce à une croissance de 1,9%, son record, qui datait de 2008. Une croissance largement supérieure à celle de la zone euro, qui ne dépasse pas les 0,9%. Sans parler que l'Islande bénéficie également déjà de nombreux avantages grâce à ses liens avec l'UE, sans les inconvénients. L'Islande est ainsi membre de l'Association européenne de libre-échange (AELE), qui lui permet d'exporter ses produits de la mer vers le continent sans barrière tarifaire. Le pays applique également la convention de Schengen, qui autorise la libre circulation des personnes et lui permet de stimuler un secteur-clé, le tourisme.