Le Premier ministre espagnol Mariano Rajoy a déclaré lundi que le djihadisme est la principale menace à laquelle sont confrontés les pays du pourtour méditerranéen.
M. Rajoy a fait ces remarques lors d'un discours qu'il a prononcé à la réunion ministérielle informelle sur l'avenir de la Politique européenne de voisinage (PEV), qui s'est tenue lundi à Barcelone.
M. Rajoy a indiqué que le djihadisme est une menace directe pour les pays participant à la réunion, et souligné que le monde islamique est également l'une de ses victimes. "Il vainc l'ensemble d'entre nous, quelle que soit la région où nous nous trouvons et quelle que soit notre religion", a-t-il ajouté.
M. Rajoy a rendu hommage à l'ensemble des forces de sécurité espagnoles, notamment pour les actions récemment menées en Catalogne par la police de la région, les Mossos d'Esquadra, qui ont arrêté onze personnes soupçonnées d'appartenir à une organisation djihadiste.
Il a mis l'accent sur le rôle important de la coopération internationale pour faire face à ces menaces, exhortant les pays à coopérer, à accorder la priorité aux "choses qui nous rassemblent plutôt qu'à celles qui nous séparent".
La Politique européenne de voisinage a été examinée pour la dernière fois en 2011, et compte tenu des évolutions importantes qui se sont produites dans la région, les pays partenaires de la PEV ont pour objectif de la réviser afin de l'améliorer.
"La PEV est un excellent outil", a dit M. Rajoy, ajoutant qu'elle doit être modernisée afin de s'acquitter de sa tâche efficacement.
Selon la Commission européenne, "les cinq domaines dans lesquels les deux parties ont des intérêts communs ont été identifiés : le commerce et le développement économique, la connectivité, la sécurité, la gouvernance, les migrations et la mobilité."
Parallèlement, la Haute représentante de l'Union européenne (UE) pour les affaires étrangères et la politique de sécurité Federica Mogherini a indiqué que la coopération pour lutter contre le djihadisme doit être mise en œuvre dans de nombreux domaines, notamment la culture, la sécurité et l'économie.
Elle a souligné qu'en dépit des différences qui existent entre les pays, "nous sommes tous confrontés à ce problème, nous partageons la mer et de nombreux intérêts", et a exhorté les pays à travailler ensemble afin de "s'investir politiquement" dans leurs relations.
"L'examen de notre politique est essentiel, mais celui de nos relations l'est aussi", a-t-elle dit lors de la réunion, ajoutant que les pays participant à la réunion "doivent se parler davantage".
Pendant la réunion, les délégués ont analysé comment renforcer la coopération dans des domaines communs, tels que la lutte contre le terrorisme, l'énergie et l'immigration clandestine.
La réunion a été organisée par l'Espagne, la Commission européenne et la Lettonie, qui assure actuellement la présidence du Conseil de l'UE. Outre les pays de l'UE, des représentants du Maroc, de l'Algérie, de la Tunisie, de l'Egypte, de la Palestine, d'Israël, de la Jordanie et du Liban ont également participé à la réunion.