Le gouvernement indonésien a ordonné la préparation de l'exécution de 10 condamnés à mort, dont une majorité d'étrangers, qui se sont vus infliger la peine de mort pour trafic de drogue. Jakarta a avisé les responsables consulaires des pays concernés de se rendre sur Nusa Kambangan, « l'île des exécutions » de l'Indonésie, où les condamnés sont détenus, mais un porte-parole du procureur général, Tony Spontana, a déclaré à CNN vendredi ce n'est pas l'avis de 72 heures réglementaire donné aux condamnés avant l'exécution proprement dite. Cependant, a-t-il précisé, « le moment est proche ».
Les 10 détenus, originaires d'Australie, de France, du Ghana, des Philippines, du Brésil, du Nigeria et d'Indonésie, ont vu leur recours en grâce refusé par le président Joko Widodo à la fin de 2014. Les exécutions, qui seront effectuées par un peloton d'exécution, avaient été prévues plus tôt cette année, mais avaient été reportées après que plusieurs détenus aient déposé des recours juridiques distincts.
Mardi, la Cour suprême indonésienne a rejeté les recours déposés par le Français Serge Atlaoui nationale et le Ghanéen Martin Anderson. L'Australie a lancé plusieurs appels à la clémence pour ses deux ressortissants condamnés et a proposé en vain un échange de prisonniers avec l'Indonésie pour leur éviter la peine capitale. Autre signe que la date d'exécution pourrait être annoncée prochainement, M. Spontana a annoncé que la Philippine Maria Veloso, 30 ans, a été déplacée vendredi vers Nusa Kambangan, qui se trouve au large des côtes Ouest de Java. Elle était détenue dans une prison de Yogyakarta, dans le centre de Java, depuis 2010. L'appel de ses avocats, qui soutiennent qu'elle a été piégée par les membres d'un cartel de la drogue a également été rejeté, mais ils attendent un second examen pour lundi.
Néanmoins, ainsi qu'a pu le constater l'envoyé spécial de la chaine de télévision française France 2 à Djakarta, Nicolas Bertrand, les soldats qui sont chargés de procéder à l'exécution des condamnés à mort sont arrivés sur l'île-prison où se trouvent les dix prisonniers. Ce sont eux qui auront la tâche de fusiller les dix condamnés. Cette arrivée pourrait donc bien être un signal de l'imminence de la mise en œuvre de la peine capitale par les autorités indonésiennes, même si pour l'heure l'ambassade de France à Djakarta n'a toujours pas reçu l'avis officiel d'exécution de l'artisan soudeur français Serge Atlaoui.
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