Les deux condamnés australiens, Myuran Sukumaran et Andrew Chan, fusillés hier soir. |
Neuf prisonniers devaient être exécutés par l'Indonésie sur l'île-prison de Nusa Kambangan juste après minuit mercredi matin heure locale, quelques heures seulement après que le gouvernement ait confirmé que les très controversées exécutions auraient lieu comme prévu. Même si des doutes planent sur la légalité de la plupart des condamnations, y compris celles des Australiens Myuran Sukumaran et Andrew Chan, ainsi que de la Philippine Mary Jane Veloso, et malgré les pressions internationales, les responsables indonésiens sont restés fermes, à l'image de leur président Joko Widodo, qui s'est engagé à réprimer sévèrement les délinquants toxicomanes. Néanmoins, d'après le Jakarta Post, Mary Jane Veloso a été épargnée à la dernière minute, après que le chef du réseau qui l'avait recrutée se soit rendu.
Les condamnés ont donc été fusillés par un peloton d'exécution et ont eu le choix de porter ou non un bandeau, que Myuran Sukumaran avait dit qu'il refuserait. Il leur avait également été donné le choix de mourir assis, à genoux ou debout devant les tireurs. Chaque prisonnier a fait face à un peloton d'exécution de 12 hommes, mais, ainsi que la loi indonésienne l'exige, seulement trois des tireurs avaient un fusil chargé à balles réelles. Les bourreaux avaient pour instruction de viser le cœur, mais un policier des forces spéciales s'est aussi vu attribuer le sinistre travail d'achever le prisonnier dans la tête si les premiers coups n'étaient pas mortels.
Plus tôt mardi soir, la ministre australienne des Affaires étrangères Julie Bishop avait confirmé que les efforts diplomatiques australiens n'avaient reçu aucune réponse. En plus de Veloso, Chan et Sukumaran, le Ghanéen Martin Anderson, l'Indonésien Zainal Abidin, les Nigérians Raheem Agbaje Salami et Okwudili Oyatanze et le Brésilien Rodrigo Gularte figuraient également parmi le groupe des condamnés à mort reconnus coupables d'infractions à la législation sur la drogue, qui sont devenus connus sous le nom des « 9 de Bali ». Le Français Serge Atlaoui –dont le sort est toujours en suspens-avait été retiré du groupe de condamnés qui ont été exécutés hier soir.
S'il n'y a pas eu confirmation officielle immédiate des exécutions, le Jakarta Post a cependant cité des sources, certaines anonymes, qui confirment que les exécutions des huit hommes ont bien eu lieu, comme un agent de police anonyme de Cilacap qui a déclaré que « Les exécutions se sont bien déroulées, sans perturbation », ou Suhendro Putro, responsable des funérailles à l'Eglise chrétienne de Java de Cilacap, selon lequel « Les exécutions ont été effectuées à 00h30 », confirmé par un responsable du Parquet général, qui a déclaré sous couvert d'anonymat que « Nous avons procédé aux exécutions ».