Dimanche, une manifestation de milliers d'Israéliens d'origine éthiopienne et de sympathisants protestant contre le harcèlement et les brutalités policières a tourné à la tombée de la nuit en une confrontation chaotique et d'une rare violence avec la police dans le centre de Tel Aviv. Les juifs d'Ethiopie sont arrivés en Israël avec leurs familles en 1991 grâce à un pont aérien secret connu sous le nom d'Opération Salomon, qui amena 14 000 Juifs éthiopiens en Israël en l'espace de 36 heures et fut l'occasion d'une véritable fête nationale à l'époque. Depuis, les relations avec la jeune génération d'Ethiopiens qui sont nés ou ont grandi en Israël se sont dégradées, ceux-ci estimant être considérés comme des citoyens de seconde zone.
La manifestation avait commencé paisiblement dans l'après-midi avec des manifestants qui ont bloqué les principales artères de Tel Aviv, paralysant le cœur de la ville pendant des heures tandis que les policiers regardaient et arrêtaient la circulation, avant que des manifestants jettent des pierres, renversent un véhicule de police et affrontent la police, qui a répondu avec des grenades assourdissantes et des canons à eau place Rabin.
Selon la police, environ 46 personnes ont été légèrement blessées, la moitié d'entre eux étant des policiers, et au moins 26 manifestants avaient été arrêtés à minuit. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a appelé au calme, en disant : « Toutes les demandes seront examinées, mais il n'y a aucune place pour la violence et de telles perturbations ».
Le déclenchement de cette vague de colère dans les rues israéliennes est arrivé un peu plus d'une semaine après qu'un agent de police ait été filmé par une caméra de sécurité en train de battre un soldat israélien d'origine éthiopienne en uniforme dans la ville de Holon, dans la banlieue de Tel-Aviv, sans raison apparente. Dans un effort pour apaiser les troubles, M. Netanyahu a déclaré qu'il allait rencontrer les représentants du groupe éthiopien, y compris le soldat qui a été battu, Damas Pakado. M. Netanyahu a déclaré que le chef de la police et des représentants de plusieurs ministères, y compris celui de l'Intégration, seront présents.