Suite aux informations alarmantes relatives au bombardement du site de la Vieille ville de Sanaa, inscrit sur la liste du patrimoine mondial, la directrice générale de l'UNESCO, Irina Bokova, a appelé mardi dans un communiqué toutes les parties concernées à protéger le patrimoine culturel unique du Yémen.
Au cours des derniers jours, l'UNESCO a reçu des informations faisant état d'importants dommages affectant des sites culturels significatifs au Yémen. D'après des informations relayées par les médias et émanant de sources officielles, la Vieille ville de Sanaa, capitale du Yémen, a été massivement bombardée dans la nuit du 11 mai 2015, provoquant de sérieux dégâts sur de nombreux édifices historiques.
"Je condamne ces destructions et j'appelle toutes les parties en présence à tenir le patrimoine culturel hors de portée des conflits", a déclaré Mme Bokova. "Je suis particulièrement préoccupée par les informations concernant les frappes aériennes qui ont visé des zones très densément peuplées comme les villes de Sanaa et de Saada. En plus des souffrances humaines qu'elles provoquent, ces attaques détruisent le patrimoine culturel unique du Yémen, qui est dépositaire de l'identité, de l'histoire et de la mémoire de la population et représente un témoignage exceptionnel des réalisations de la civilisation islamique."
Mme Bokova a appelé toutes les parties à faire en sorte que les sites et les édifices du patrimoine culturel ne soient pas pris pour cibles, "conformément à leurs obligations en vertu des traités internationaux, notamment la Convention de 1954 pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé et ses deux protocoles ainsi que la Convention de 1972 sur le patrimoine mondial".
Elle s'est aussi félicitée de l'annonce du cessez-le-feu de cinq jours qui devrait débuter à 23h00 le 12 mai afin de laisser les organisations humanitaires intervenir dans le pays et de permettre une première évaluation des dommages.
La Vieille ville de Sanaa a fait l'objet d'une restauration suite à une grande campagne lancée par l'UNESCO à la fin des années 1980 et au début des années 1990, grâce aux contributions de plusieurs pays et à l'engagement sur la durée de la population et du gouvernement yéménites.
Le Yémen compte deux autres biens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial : l'Ancienne ville de Shibam et son mur d'enceinte (1982) et la Ville historique de Zabid (1993), inscrites depuis 2000 sur la Liste du patrimoine en péril.