Selon un haut responsable américain qui s'est exprimé auprès du Sunday Times, l'Arabie Saoudite aurait eu des entretiens avec le Pakistan pour l'achat d'armes nucléaires, dans le contexte actuel de négociations nucléaires en cours entre les puissances mondiales et l'Iran. Les tensions dans la région ont augmenté à la lumière de l'accord-cadre que les États-Unis et les autres puissances mondiales ont conclu avec la République islamique, notamment pour l'Arabie Saoudite, de plus en plus préoccupée par les répercussions d'un accord qui pourrait amener à un assouplissement des sanctions et donner à l'Iran plus de liberté pour continuer à développer des armes de destruction massive.
Cette tension dans les relations a été perceptible cette semaine avec l'absence du roi d'Arabie Salman lors d'un important sommet à Washington, ainsi que les dirigeants de trois autres pays du Golfe. « Pour les Saoudiens le moment est venu », a écrit The Sunday Times, citant les propos d'un ancien responsable américain de la défense. « Il y a un accord de longue date entre les Pakistanais et la Maison des Saoud, qui a maintenant pris la décision stratégique d'aller de l'avant ».
D'après une source militaire, l'Arabie saoudite doute que tout accord global et final avec l'Iran freinera ses ambitions nucléaires, l'engagement de l'Occident ayant en fait « ouvert la porte à la prolifération nucléaire ». L'accord permet à l'Iran de maintenir 5 000 centrifugeuses d'enrichissement d'uranium à Natanz, et 1 000 autres dans son usine d'enrichissement souterraine de Fordow.
Selon un haut responsable britannique qui a également parlé avec le Sunday Times, les dirigeants militaires de tous les pays occidentaux « partent du principe que les Saoudiens ont pris la décision de passer au nucléaire », ajoutant que « la crainte est que d'autres puissances du Moyen-Orient –la Turquie et l'Egypte- puissent se sentir obligées de faire la même chose et nous verrons alors une nouvelle course aux armes encore plus dangereuse ».