Des réfugiés syriens se préparent à rentrer chez eux. |
Les réfugiés syriens en Turquie ont commencé à retourner dans leurs maisons de Tal Abyad après la libération de cette ville frontalière par les forces kurdes, qui y ont porté un coup majeur à l'Etat Islamique. Quelque 400 hommes, femmes et enfants portant leurs maigres possessions sont revenus en Syrie par le poste frontière turc d'Akcakale un jour après que les combattants kurdes soutenus par les rebelles syriens aient repris Tal Abyad.
Les combats pour la ville avaient poussé quelque 23 000 personnes à fuir vers la Turquie, et les premiers rapatriés ont déclaré qu'ils étaient impatients de rentrer chez eux. « Je suis de retour. J'avais laissé mon mari là-bas. Mais j'ai toujours très peur des bombes, comment quelqu'un peut-il ne pas avoir peur des bombes ? » a déclaré une des réfugiées de retour. Un autre habitant qui est revenu, et qui est agriculteur, a dit qu'il était vraiment impatient de rentrer chez lui avant le mois de jeûne musulman du ramadan, qui a commencé jeudi : « Nous voulons passer notre saint Ramadan dans notre patrie. Nous avons hâte d'y être », a-t-il dit.
Les combattants des Unités de protection du peuple kurde (YPG) et les forces rebelles syriennes ont annoncé avoir pris le contrôle complet de Tal Abyad mardi, moins d'une semaine après avoir commencé leur avance sur la ville tenue jusque-là par les djihadistes, dont c'est, selon les analystes, la plus grande défaite à ce jour. La ville était un canal clé pour l'arrivée de combattants étrangers et d'approvisionnements vers les territoires détenus par les islamistes en Syrie et pour les exportations de pétrole au marché noir depuis les champs de pétrole qu'ils détenaient.
Pour les djihadistes, cette perte coupe leur ligne d'alimentation vers Raqqa, leur capitale de facto en Syrie. Ils devront désormais compter sur les passages frontaliers situés beaucoup plus à l'ouest dans la province voisine d'Alep, ce qui va ajouter plusieurs centaines de kilomètres à leurs lignes d'approvisionnement. Le groupe détient toujours, du côté syrien, la traversée de Jarablus à Alep, qui est fermée du côté turc, et il a d'autres routes frontalières informelles, mais aucune ne peut rivaliser avec Tal Abyad où, selon Sherfan Darwish, un porte-parole du groupe rebelle al-Furat Burkan qui a combattu aux côtés des Kurdes, la vie a commencé à revenir à la normale dès mercredi.