Le Président Béji Caïd Essebsi pendant son intervention. |
Le président de la Tunisie a déclaré l'état d'urgence samedi en réponse à une deuxième attaque mortelle sur des étrangers en trois mois, affirmant que le pays n'est « pas sûr » et risque de connaitre de nouvelles attaques extrémistes qui pourraient provoquer son effondrement. Dans un discours télévisé diffusé dans toute la nation, le Président Béji Caïd Essebsi a officiellement réintroduit des mesures de sécurité d'urgence pour la Tunisie, qui avaient été levé en mars 2014.
M. Essebsi a déclaré qu'une « situation exceptionnelle exige des mesures exceptionnelles », mais a promis de respecter la liberté d'expression. La décision a été prise un peu plus d'une semaine après qu'un tireur ait attaqué la populaire station balnéaire de Sousse, très prisée des touristes étrangers attaqués, tuant 38 personnes. Le Président tunisien a déclaré que l'état d'urgence durerait 30 jours. « La Tunisie est confrontée à un danger très grave et il faut prendre toutes les mesures possibles pour maintenir la sécurité et la sécurité », a-t-il dit. « Comme nous le voyons dans d'autres pays, si les attaques se produisent à nouveau comme Sousse, le pays s'effondrera ».
M. Essebsi a rendu le manque de sécurité en Libye responsable des problèmes de la Tunisie, et le manque de détermination internationale à s'attaquer au groupe Etat islamique dans toute la région. Il a dit la Tunisie avait spécifiquement été la cible du groupe extrémiste parce que c'est une démocratie laïque et qui fonctionne. Le gouvernement tunisien a promis de nouvelles lois visant à accroître les pouvoirs de la police et prévoit des sanctions plus sévères pour les condamnations pour terrorisme. Immédiatement après l'attaque de la plage, le premier ministre a promis de placer des gardes armés sur les sites touristiques et de fermer les mosquées qui ne sont pas sous le contrôle du gouvernement.
Le tireur responsable de l'attaque de la plage a été tué par la police ; l'Etat Islamique a plus tard revendiqué la responsabilité du massacre, un coup dur pour l'industrie touristique de la Tunisie. 30 des 38 morts dans l'attaque étaient des touristes britanniques. En mars déjà, des hommes armés avaient tué 22 personnes, essentiellement des touristes aussi, au Musée national du Bardo à Tunis. Selon le bureau du Premier ministre, le gouverneur de Sousse et des responsables de la sécurité ont été demis de leurs fonctions ainsi qu'un haut responsable de la ville natale du tireur.