Athènes présentera jeudi la dernière version de sa demande pour un nouveau soutien financier, mais à conditions de réformes globales et précises, sur laquelle les chefs d'Etat et de gouvernement de la zone euro se réuniront encore une fois dimanche pour se pencher, a dit mardi soir le président du Conseil européen, Donald Tusk, lors d'une conférence de presse qui a eu lieu à l'issue d'un sommet spécial de la zone euro.
Ce sommet spécial a été convoqué après le non des Grecs dimanche dernier aux conditions posées par le trio (Commission européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international), en échange d'une nouvelle assistance financière à ce pays en difficulté. Face à l'incertitude de la crise grecque, les dirigeants de la zone euro ont choisi l'attentisme.
M. Tusk s'est borné à affirmer que les autorités de la zone euro étaient "prêtes à faire tout ce qu'il faut pour assurer la stabilité financière de l'ensemble de la zone euro".
Après le référendum durant lequel plus de 60% des Grecs ont voté contre une assistance conditionnée des bailleurs de fonds, le Premier ministre grec Alexis Tsipras s'est engagé à présenter une nouvelle demande pour un programme qui s'inscrit dans le cadre du traité Mécanisme européen de stabilité, et les dirigeants de la zone euro se sont mis "d'accord pour examiner de manière urgente s'il est possible d'établir une base afin de chercher un accord qui respecte les engagements existants et nos règles communes", a expliqué M. Tusk.
Pour le président du Conseil européen, toutes les parties des négociations au sujet des dettes grecques partagent la responsabilité du statu quo. Il a donc appelé à "tenter de trouver un consensus, qui sera notre succès commun, sans perdants ni gagnants".
"Si ça n'arrive pas, ça signifiera la fin des négociations avec toutes les conséquences possibles, y compris le pire scénario, dans lequel nous tous perdrons", a mis en garde M. Tusk.
"Notre incapacité à trouver un accord pourrait conduire à la faillite de la Grèce et à l'insolvabilité de son système bancaire. Ce sera bien sûr le plus douloureux pour le peuple grec. Je redoute que ça affectera également toute l'Europe au sens géopolitique. Si quelqu'un a certaines illusions que ça n'arrive pas, il est naïf", a martelé M. Tusk.
La date butoir pour trouver un accord ultime prendra fin cette semaine, a-t-il annoncé "haut et clairement".
Au dernier jour du mois de juin dernier, les autorités d'Athènes n'avaient pas remboursé 1,5 milliard d'euros au Fonds monétaire international. Elles reclament par ailleurs un nouveau prêt de 7,5 milliards d'euros. La Grèce devient la première des économies développées à faire le défaut de paiement depuis l'établissement des systèmes de Bretton Woods.