Trois organismes gérant les flux migratoires vers l'Union européenne (UE) et divers fonds de l'UE portant sur des mesures de migration devraient obtenir une augmentation de budget de 69,6 millions d'euros après que le Parlement européen (PE) a soutenu une proposition de la Commission européenne mardi.
Ces moyens seront consacrés à du personnel supplémentaire et à d'autres dépenses cette année.
Le PE insiste sur le fait que cette augmentation pourrait ne pas suffire à répondre aux besoins réels dans la gestion des flux migratoires dans le bassin méditerranéen, et encore moins à la possible migration future venant de l'Ukraine.
Lors de la dernière session du PE à Strasbourg, les eurodéputés se sont divisés sur la question de la politique migratoire et des mesures annoncées par Bruxelles, notamment la création d'un mécanisme d'urgence de répartition des migrants.
Le secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-Moon a plaidé fin juin à Strasbourg devant l'Assemblée Parlementaire du Conseil de l'Europe (PACE) réunie en session plénière en faveur de la protection des droits des migrants, des demandeurs d'asile et des réfugiés, en particulier ceux qui traversent la Méditerranée.
"Soixante millions de personnes ont été contraintes de quitter leur foyer en 2014. C'est un chiffre sans précédent qui appelle une réponse sans précédent. Nous devons lutter contre la rhétorique anti-migrants", a-t-il déclaré.
L'augmentation de moyens demandée par le PE mardi représente un budget de 75,7 millions d'euros en engagements et de 69,6 millions d'euros en paiements. Elle devrait être financée principalement avec des fonds originellement prévus pour le système européen de navigation par satellite Galileo, que les députés européens veulent voir réapprovisionné en 2016.
A la suite de l'approbation du Parlement, l'agence européenne de gestion des frontières FRONTEX devrait recevoir 26,8 millions d'euros (en crédits d'engagement et de paiement), triplant ainsi les fonds disponibles pour les opérations de surveillance navale Triton et Poséidon.
Le Bureau européen d'appui en matière d'asile et l'Office européen de police (Europol) se verront dotés de plus de personnel, tandis que les deux principales sources de financement liées aux migrations - le Fonds "asile, migration et intégration" et le "fonds pour la sécurité intérieure" recevront des crédits d'engagement supplémentaires de respectivement 57 millions d'euros (45,6 millions d'euros en crédits de paiement) et 5 millions d'euros (4 millions d'euros en crédits de paiement).
Les pays membres de l'UE ont approuvé les augmentations le 19 juin dernier. Le PE dans son ensemble a adopté la mesure par 592 voix pour, 75 voix contre avec 41 abstentions.