"Nous devons travailler davantage afin de faire advenir une politique effective, complète et holistique", a déclaré lundi Marie Louise Coleiro Preca, présidente de Malte, lors de la séance d'ouverture de la session d'été de l'Assemblée Parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) à Strasbourg.
Le discours de la présidente maltaise dont le pays fête son 50ème anniversaire de l'adhésion au Conseil de l'Europe, marque le début d'une semaine au cours de laquelle les parlementaires essaieront de s'attaquer au problème croissant de la migration qui touche les Etats membres du Conseil de l'Europe et particulièrement les pays dits de "première ligne" tels que Malte, l'Italie, l'Espagne, la Grèce et la Turquie.
En évoquant le problème du trafic humain, la présidente a été directe : "En toute franchise, je pense que nous, en tant que communauté internationale, avons été relativement passifs pendant trop longtemps au regard d'une telle activité criminelle".
La présidente de l'APCE Anne Brasseur, dans son discours d'ouverture à l'assemblée, a cependant révélé que les problèmes autour de la migration auxquels l'Europe est confrontée étaient intimidants.
"Plus de 50 millions de personnes ont été obligées de se déplacer en 2014, des suites de guerres ou de violences", a précisé Mme Brasseur, en citant que le Haut commissaire des Nations Unies pour les réfugiés Antonio Guterres estime que ce nombre atteindra les 60 millions en 2015.
"Nous devons partager - d'une manière juste - la responsabilité de subvenir aux besoins des réfugiés, afin qu'ils puissent jouir de dignité et avoir espoir en le futur", a-t-elle ajouté.
Pour cette session d'été de l'APCE, le secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon prononcera un discours mardi, alors que Mladen Ivanic, le président de la présidence de Bosnie-Herzégovine prononcera également un discours, mercredi.
Le Premier ministre grec Alexis Tsipras qui devrait prendre la parole devant l'assemblée mardi, ne pourra pas être présent. Lors d'une conférence de presse, la présidente Brasseur a expliqué lundi que M. Tsipras ne pourra pas venir en raison des réunions de haut niveau à Bruxelles concernant les dettes de la Grèce.
Une autre préoccupation majeure de la session d'été de l'APCE sera l'augmentation de la protection des donneurs d'alerte. Elle donnera lieu mardi à un débat de l'assemblée générale ainsi qu'à une conférence vidéo en direct avec le donneur d'alerte américain Edward Snowden. L'ancien analyste de services de renseignement américains doit commenter les issues du débat de mardi, du fait qu'il a fourni des preuves lors d'une audition donnée l'an dernier, ce qui a débouché sur la proposition de résolution qui sera examinée mardi.
Un débat sera également organisé mercredi portant sur le réexamen des pouvoirs de la délégation russe à l'APCE, puisque la Russie a vu son droit de vote suspendu en janvier suite à l'annexion de la Crimée et aux tensions dans l'est de l'Ukraine. Le Bureau de l'APCE va recommander la poursuite des sanctions à l'égard de la délégation russe sans pourtant annuler ses pouvoirs, mais la décision finale dépendra de l'issue du débat.
La session parlementaire se déroulera du lundi 22 au vendredi 26 juin et accueille des délégations des 47 Etats membres du Conseil de l'Europe, à l'exception de la Russie, qui a retiré sa délégation de l'APCE depuis que les sanctions sont tombées en janvier.