La violence au nom du "djihad" a émergé comme une menace majeure le long de la frontière sud-ouest de la Chine, incitant le pays à lutter contre l'immigration illégale depuis le mois de mai dernier, a-t-on appris des autorités de la police chinoise.
Il y a deux jours, la police chinoise a abattu deux immigrants illégaux qui ont attaqué les policiers avec des couteaux dans la région autonome Zhuang du Guangxi, située à la frontière du Vietnam.
La police a découvert dimanche cinq immigrants illégaux dans la ville de Pingxiang, mais ils ont résisté lors de l'arrestation. Deux ont été abattus et deux autres ont été arrêtés sur place. Un autre a pris la fuite, mais il a été arrêté lundi.
Il s'agit d'une affaire qui survient après une campagne menée par le ministère chinois de la Sécurité publique contre la "migration djihadiste", une étape dans la formation des terroristes à l'étranger, déguisée en religion.
Lors de cette campagne, la police locale a traité 262 affaires de trafic d'êtres humains, arrêtant 352 suspects ayant organisé ce type d'activités et 852 suspects tentant de traverser la frontière illégalement.
Différentes du trafic conventionnel d'êtres humains, les activités dans les régions du sud-ouest ont des caractères terroristes. D'après la police locale, la plupart des immigrants, influencés par les pensées de l'extrémisme religieux, sont prêts à participer au "djihad" à l'étranger.
La campagne spéciale se concentre sur trois types de criminels, à savoir les organisateurs, les trafiquants, les chauffeurs et les guides. La police considère le Mouvement islamique du "Turkistan oriental" comme un organisateur clé ayant propagé l'extrémisme, organisé le "djihad" et fourni des canaux d'immigration illégaux.
Selon une source policière, des organisateurs placent souvent un ancien détenu ou un criminel en fuite dans un groupe d'immigrants. Ce sont eux qui demandent au reste de mener le "djihad" chez eux quand ils sont inspectés ou arrêtés.
Sun Xiaoying, un expert de l'Asie du Sud-Est, a indiqué que telles migrations illégales impliquaient plus d'un pays, ce qui signifie que les passagers clandestins peuvent être arrêtés partout et renvoyés dans leur pays. "C'est une mission impossible pour la plupart des gens".
"Et la destination n'est pas le paradis, les hommes termineront plutôt comme "chair à canon" sur des champs de bataille, les jeunes femmes seront privées des droits de l'homme et les personnes âgées, faibles et malades, seront abandonnées avant d'avoir pu jeter un coup d'oeil à cette organisation", a indiqué M. Sun.