Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte a discuté jeudi matin avec le président russe Vladimir Poutine de l'établissement d'un tribunal spécial des Nations Unies (ONU) pour poursuivre les responsables du crash du vol MH17, ont indiqué à Xinhua les services du gouvernement néerlandais.
L'avion de la Malaysia Airlines avait été abattu le 17 juillet 2014 alors qu'il survolait une zone de guerre dans l'est de l'Ukraine en route depuis Amsterdam vers Kuala Lumpur, tuant l'ensemble des 298 personnes à bord, dont 196 Néerlandais.
Immédiatement après la tragédie, le Conseil de sécurité de l'ONU avait adopté une résolution pour que soient poursuivis les responsables du crash du vol MH17.
M. Rutte a évoqué avec M. Poutine "les efforts des Pays-Bas, de la Malaisie, de l'Australie, de la Belgique et de l'Ukraine pour la création d'un tribunal spécial de l'ONU afin de poursuivre les éventuels suspects, suite à la catastrophe du MH17", a indiqué le porte-parole à Xinhua.
"Les échanges font partie d'une série de discussions qu'a M. Rutte avec les dirigeants des divers gouvernements afin de soutenir les efforts diplomatiques pour l'établissement d'un tribunal", a expliqué le porte-parole.
Selon d'autres sources, M. Poutine a fait savoir son opposition à la formation d'un tribunal pénal international pour le crash du vol MH17.
Des appels à un tel tribunal sont contreproductifs, aurait dit au téléphone M. Poutine à M. Rutte, dont le pays joue un rôle moteur dans l'enquête internationale sur le crash.
Les cinq pays menant l'enquête pénale internationale sur le crash, soit l'Australie, la Belgique, la Malaisie, les Pays-Bas et l'Ukraine, ont demandé mardi au Conseil de sécurité de l'ONU d'établir un tribunal pénal international pour juger les responsables du crash de l'avion malaisien.
M. Poutine a expliqué que l'enquête internationale devait être "complète et objective" et respecter pleinement la résolution 2166 de l'ONU.
Oleg Storchevoy, le directeur adjoint de l'Agence russe du transport aérien, aurait dit selon l'agence de presse Interfax que la Russie avait déjà remis toutes les données en sa possession en lien avec la tragédie, y compris les informations des stations radar.