A l'occasion de la Journée mondiale de la dignité des victimes de la traite d'êtres humains, des hauts responsables de l'ONU ont appelé les Etats à signer et ratifier les traités internationaux existant permettant de lutter contre cette forme moderne d'esclavage.
"Dans le monde entier, des criminels vendent des êtres humains à des fins lucratives. La plupart des victimes de la traite, y compris de pratiques dégradantes d'exploitation sexuelle, sont des femmes et des filles vulnérables", a déploré dans un message le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon.
Selon l'ONU, 21 millions de personnes sont victimes de l'esclavage moderne, tombés entre les mains de trafiquants dans leur pays ou à l'étranger, un phénomène qui affecte tous les pays.
"C'est souvent la promesse d'un emploi bien rémunéré qui amène les personnes à être réduites en servitude", a poursuivi M. Ban, ajoutant que les migrants qui traversent des mers dangereuses et des déserts torrides pour échapper à des conflits, à la pauvreté ou à des persécutions sont aussi susceptibles d'être victimes de la traite.
L'Assemblée générale de l'ONU a adopté en 2010 le Plan d'action mondial pour la lutte contre la traite des personnes, exhortant les gouvernements à prendre des mesures concertées et concrètes pour contrer ce fléau. Et en 2013, l'Assemblée a proclamé le 30 juillet Journée mondiale de la dignité des victimes de la traite des êtres humains.
"J'exhorte tous les pays à lutter contre le blanchiment d'argent et à signer et ratifier la Convention des Nations Unies contre la corruption, la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée et le Protocole relatif à la traite d'êtres humains se rapportant à cette dernière", a appelé M. Ban.
Le directeur exécutif de l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), Yury Fedotov, s'est joint au secrétaire général dans son appel à l'adoption par les Etats des instruments juridiques internationaux existants pour lutter contre ce fléau.
Dans un communiqué publié à Vienne, en Autriche, M. Fedotov a par ailleurs insisté sur la nécessité de poursuivre les criminels et de les traduire en justice.
"Dans les dernières décennies, nous n'avons pas constaté d'amélioration significative de la réponse juridique globale à ce crime", a-t-il déploré, ajoutant que 40% des pays font état de moins de 10 condamnations par an pour des crimes liés à la traite.
"Cela illustre un niveau d'impunité inacceptable et souligne le fait qu'à l'heure actuelle, les trafiquants ne sont pas inquiétés", a déclaré M. Fedotov, tout en appelant les gouvernements à inverser cette tendance.