Dernière mise à jour à 08h26 le 29/09
La présidente de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE), Anne Brasseur a évoqué lundi, dans son discours d'ouverture de la session d'automne à Strasbourg, une dégradation de la situation des droits de l'homme en Europe pendant les deux années qu'elle a passées à la tête de l'organisation.
"Les deux dernières années n'ont pas été bonnes pour les droits humains et pour les valeurs que notre organisation défend", a déclaré la présidente de l'APCE.
La crise migratoire que traverse l'Europe, la montée du radicalisme, des attaques terroristes qui ont secoué le continent mais aussi le conflit en Ukraine sont autant de sources d'inquiétudes pour le CoE, ses 47 membres comme ses pays voisins, a ajouté Mme Brasseur.
Elle a néanmoins souligné que des développements positifs, en particulier la mobilisation contre le terrorisme et l'extrémisme violent suite aux attaques contre le magazine Charlie Hebdo, avec notamment le lancement de l'Alliance parlementaire contre la Haine, sont sources d'espoir.
"Les défis auxquels nos valeurs sont actuellement confrontées sont énormes", a estimé la présidente qui quittera ses fonctions en janvier 2016 à l'issue d'une nouvelle élection. Elle a d'ores et déjà lancé un appel pressant pour que l'Assemblée reste unie face à ces défis.
Dans ce contexte, elle a notamment déploré que, dans certains Etats membres, "les défenseurs des droits de l'homme et les militants de la société civile soient confrontés à toute une série de problèmes". "Un cadre juridique restrictif, des procédures administratives complexes et abusives, des pressions, des intimidations et des représailles", autant de situations "inacceptables" dans des Etats membres du CoE, a-t-elle déclaré.
La présidente a également appelé les parlementaires à agir de concert, de façon directe et collective, face à la crise des réfugiés à laquelle seront consacrés trois débats thématiques mercredi après-midi. Les débats seront centrés sur la révision des politiques en matière de droit d'asile mais aussi sur les défis spécifiques auxquels sont confrontés les pays de transit comme l'Italie, la Grèce et la Hongrie.
"Nous devons anticiper, nous ne devons pas perdre de vue la situation d'ensemble : le phénomène des migrations et ses répercussions sur nos sociétés. Bon nombre de demandeurs d'asile qui viennent en Europe y resteront en tant que réfugiés. Nous ne pouvons pas nous permettre de les marginaliser", a-t-elle conclu.
Pendant cette session de cinq jours qui se terminera vendredi - dernière session plénière de 2015 - l'APCE se penchera également sur la protection de la santé publique face aux intérêts de l'industrie pharmaceutiques et examinera les obstacles à la mise en œuvre des arrêts de la Cour européenne des Droits de l'Homme (CEDH).