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Premières frappes françaises en Syrie : les politiques partagés entre soutien, insatisfaction et protestation

Xinhua | 29.09.2015 08h27

Les premières frappes françaises contre Daech (Etat islamique) dimanche en Syrie sont diversement appréciées par la classe politique française.

Si les centristes du MODEM (Mouvement des démocrates) appellent les sensibilités politiques à soutenir la décision, la droite (Les Républicains) se dit insatisfaite des seules frappes aériennes qu'elle juge "insuffisantes" tandis que le parti de gauche proteste contre ces frappes, "en dehors de tout cadre d'accord de l'ONU".

"Ce terrorisme-là, cette volonté d'écraser tout ce qu'il y a de divers, d'humain et de libre mérite, en effet que nous unissions nos forces contre ces exactions", a déclaré le président du MODEM, François Bayrou.

Mais cela exige selon lui une double solidarité : "solidarité entre nations et forces qui veulent réduire le pire du pire et solidarité à l'intérieur de notre pays entre les sensibilités différentes qui animent le débat démocratique français", a souhaité M. Bayrou en réaction aux premières frappes françaises en Syrie.

Une solidarité que le parti les Républicains n'envisage pas encore parce que opposé à la stratégie adoptée par le gouvernement français et, qui consiste à se limiter aux seules frappes aériennes en Syrie.

"Ne faisons pas croire aux Français que des frappes aériennes suffiront à nous débarrasser de la menace islamiste, ce n'est pas vrai. C'est une première étape mais elle sera insuffisante", a prévenu le député Républicain Bruno Le Maire.

La droite se dit favorable à la constitution d'une coalition avec les pays de la région : "L'Egypte, la Turquie... ainsi que les Etats européens et un soutien américain pour pouvoir nous débarrasser définitivement de Daech", a ajouté M. Le Maire.

Pour son collègue républicain, François Fillon a indiqué que "les frappes aériennes n'auront pas d'effet significatif sur Daech qui est une menace pour la paix mondiale". L'ancien Premier ministre, a également estimé qu'il n'y aura pas de solution "sans la Russie, l'Iran et les pays de région".

L'extrême droite regrette que la France ait perdu du temps avant d'intervenir en Syrie contre Daech : "Que de temps perdu ! (...) Dès le début le Front nationale (FN) a réclamé qu'en accord avec le gouvernement syrien on puisse intervenir en Syrie car c'est en Syrie que Daech développait son organisation logistique. Or on a perdu des années très précieuses", a déploré la présidente du FN Marine Le Pen.

Quant au Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon, il condamne les frappes françaises en Syrie parce que n'étant pas autorisées par l'ONU.

"Nous protestons car il n'y a aucune décision de l'ONU qui permettent ces interventions donc, c'est en dehors de tout cadre d'accord de l'ONU et ça nourri une politique qui, malheureusement et celle des Etats-Unis depuis une vingtaine d'année et, que la France applique maintenant fidèlement", a dénoncé Eric Coquerel, co-coordinateur politique du Parti de gauche.

D'après M. Coquerel, c'est de pareilles interventions dans ces pays arabes qui ont déstructuré progressivement les Etats de la région et, favorisé la montée du terroriste fondamentaliste.

"On condamne ces frappes et je me demande si tous cela n'est pas en lien avec les échecs en politique de François Hollande : bombarder la Syrie pour mieux faire oublier que le chômage continue dans le pays", raille Eric Coquerel.

Même réaction chez Olivier Besancenot, ancien leader du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), qui soupçonne le gouvernement de Manuel Valls d'engager la guerre en Syrie pour faire oublier les problèmes sociaux comme l'emploi.

"Quant on enfile l'uniforme des va-t-en guerre, c'est qu'on souhaite finalement obtenir l'unité nationale qu'on a pas sur d'autres questions. On va dépenser beaucoup d'argent en Syrie et pendant ce temps on ne parlera pas des problèmes sociaux comme l'emploi qui bousillent la vie quotidienne de millions de personnes en France", a expliqué M. Besancenot. 

(Rédacteurs :Yin GAO, Guangqi CUI)
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