Dernière mise à jour à 08h22 le 29/02
L'évacuation des bidonvilles de migrants dans la zone sud de Calais, sur décision du tribunal administratif de Lille suscite inquiétude et soulagement.
Si les autorités nationales et locales ont salué cette décision, les associations qui accompagnent les migrants s'inquiètent de l'insuffisance de centres d'accueil pour reloger tous les migrants, et menacent de faire appel.
"Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, s'est félicité du jugement du tribunal administratif de Lille qui conforte en tout point la démarche de mise à l'abri des migrants de Calais et de résorption du campement de la lande engagé par l'État", indique dans un communiqué le ministère français de l'Intérieur.
La maire de Calais, Natacha Bouchart, a également "salué" l'arrêté d'expulsion des migrants dans la zone sud de la "jungle" de Calais, validé jeudi par le tribunal administratif de Lille.
"Je suis soulagée dans l'instant parce que maintenant les choses (évacuation) doivent se faire. Nous voulons que l'on puisse regarder le côté humanitaire et qu'on arrête de renvoyer Calais à l'image de ce bidonville qui n'aurait jamais dû voir le jour", a déclaré Mme Bouchart sur RTL.
Mais pour les associations telles que l'Auberge des migrants, Secours catholique et Emmanüs, dont le recours suspensif de l'évacuation de la "jungle" a été rejeté par le tribunal administratif de Lille, le problème est loin d'être résolu.
Car "il y a un décalage entre l'importance de la population à reloger et l'offre du gouvernement", a expliqué sur BFMTV François Guennoc, porte-parole de l'Auberge des migrants, tout en assurant qu'il fera appel de la décision d'expulsion du tribunal.
Les associations estiment le nombre de migrants de la "jungle " de Calais à plus de 3500. Alors que la préfecture parle de 800 à 1000 personnes.
Le relogement des migrants se fera dans les centres d'accueil et d'orientation ouverts sur tout le territoire français. Il existe au total, 102 centres d'accueil et d'orientation et depuis 2015, 2700 migrants y ont été dirigés, selon un communiqué du ministère de l'Intérieur.
"Nous avons mobilisé la sécurité civile pour procéder à la mise à l'abri des femmes et des enfants en situation de vulnérabilité. Il reste actuellement 500 places disponibles dans ces centres. 500 nouvelles places seront créées d'ici le mois de mars", a déclaré le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve.
Principale ville française de liaison avec la Grande-Bretagne, Calais sert d'escale aux migrants qui tentent le passage via l'Eurotunnel pour gagner le Royaume-Uni et ce, malgré la sécurisation des abords du Tunnel sous la Manche et au niveau du Terminal de Calais.