Dernière mise à jour à 08h46 le 29/02
Selon les premiers résultats publiés samedi, le Président iranien Hassan Rohani a remporté un vote de confiance retentissant tandis que ses alliés réformistes ont remporté 29 des 30 sièges parlementaires mis en jeu à Téhéran lors des élections qui pourraient accélérer l'ouverture au monde post-sanctions de l'Iran. Des dizaines de millions d'électeurs s'étaient pressés dans les bureaux de vote vendredi pour un double vote, les 290 sièges du parlement et les 88 de l'Assemblée des experts, qui désigne la plus haute autorité du pays, le chef suprême.
Les alliés réformistes du président Rohani ont obtenu des gains tant au parlement qu'à l'assemblée, qui étaient tous les deux aux mains des extrémistes antioccidentaux depuis des années. Selon le Président Rohani, ces élections donnent au gouvernement plus de crédibilité et d'influence. « La compétition est terminée. Il est temps d'ouvrir un nouveau chapitre dans le développement économique de l'Iran sur la base des capacités nationales et des opportunités internationales », a dit l'agence de nouvelles officielle IRNA, citant les propos du chef de l'Etat, ajoutant que le gouvernement allait coopérer avec tous les élus pour construire l'avenir de l'Iran.
Les résultats des scrutins ont été initialement annoncés comme définitifs dans une déclaration officielle, mais une autre déclaration publiée plus tard a rectifié et dit que les résultats étaient partiels et qu'un décompte final serait annoncé en temps voulu. Ces élections ont été considérées par les analystes comme un tournant potentiel pour l'Iran, où près de 60% de la population de 80 millions d'habitants a moins de 30 ans. C'étaient aussi les premières depuis l'accord nucléaire historique de l'an dernier qui a conduit à la levée de la plupart des sanctions qui ont gravement porté atteinte a l'économie du pays au cours de la dernière décennie.
Les partisans du Président Rohani, qui a défendu l'accord sur le nucléaire, se sont opposés aux durs proches du guide suprême l'ayatollah Ali Khamenei, profondément méfiants à l'égard de toute détente avec les pays occidentaux. Le très conservateur Conseil des Gardiens avait également limité la portée des deux élections en disqualifiant la plupart des candidats réformistes et beaucoup de modérés. Malgré tout, même si les réformistes ne sortent pas avec une majorité nationale à l'Assemblée législative, dominé depuis 2004 par les conservateurs, les analystes estiment qu'ils auront de toute façon une plus grande présence qu'auparavant. L'Iran, qui a les deuxièmes plus grandes réserves de gaz du monde, une industrie diversifiée et une main-d'œuvre instruite, est perçue par les investisseurs mondiaux comme une énorme opportunité de marché émergent dans tous les domaines, des voitures aux avions et des chemins de fer à la vente au détail. Pour les Iraniens ordinaires, la perspective de ce type d'investissement offre la promesse d'un retour à la croissance économique, de meilleures conditions de vie et plus d'emplois à long terme.