Dernière mise à jour à 08h20 le 04/01

Page d'accueil>>International

Rupture des relations diplomatiques entre l’Arabie saoudite et l’Iran

le Quotidien du Peuple en ligne | 04.01.2016 08h17

L'Arabie Saoudite a rompu ses relations dimanche avec l'Iran, après la fureur qui a éclaté suite à l'exécution par les autorités saoudiennes d'un religieux chiite de premier plan. Le Ministre des Affaires étrangères Adel al-Jubair a déclaré aux journalistes à Riyad que l'ambassadeur iranien à l'Arabie saoudite avait reçu 48 heures pour quitter le pays, invoquant des préoccupations selon lesquelles que le gouvernement chiite de Téhéran porterait atteinte à la sécurité du royaume sunnite.

Les diplomates saoudiens avaient déjà quitté l'Iran après que des foules en colère aient saccagé et incendié l'ambassade saoudienne à Téhéran dans la nuit de samedi, en réponse à l'exécution du cheikh Nimr al-Nimr Baqr tôt dans la journée. Le guide suprême de l'Iran a averti dimanche qu'il y aurait un châtiment divin pour les dirigeants de l'Arabie saoudite après l'exécution d'un religieux chiite de renom, entretenant ainsi la flambée des tensions régionales qui ont éclaté à la suite de ce que l'Iran qualifie d'assassinat. L'avertissement est venu quelques heures après que des foules de manifestants aient pris d'assaut et incendié l'ambassade saoudienne à Téhéran pour exprimer leur colère après l'exécution de Nimr al-Nimr Baqr, qui figurait parmi les 47 personnes mises à mort dans le royaume samedi.

L'exécution de Nimr, un critique virulent de la famille royale saoudienne, a enflammé les tensions sectaires dans la région déjà sous tension et mis en péril la diplomatie américaine qui cherche à apaiser les conflits au Moyen-Orient. La plupart des 47 personnes exécutées samedi étaient des sunnites accusés d'avoir participé à des attaques d'Al-Qaïda. Selon le ministère de l'Intérieur de l'Arabie saoudite, certains ont été décapités et d'autres ont été fusillés par un peloton d'exécution dans 12 endroits différents à travers le royaume. Nimr, cependant, était l'un des quatre chiites mis à mort pour activisme politique et la figure de proue des manifestations anti-gouvernementales qui ont balayé l'Est à majorité chiite du pays en 2011, inspiré par les manifestations du Printemps arabe qui ont eu lieu ailleurs dans la région.

Face à la colère iranienne, l'Arabie saoudite a publié une déclaration enflammée soulignant que l'Iran est souvent accusé par de nombreux pays de soutenir le terrorisme. L'Iran « est le dernier régime dans le monde qui pourrait accuser les autres de soutenir le terrorisme, estimant que [l'Iran] est un État qui parraine la terreur, et est condamné par l'Organisation des Nations Unies et de nombreux pays », a déclaré un communiqué du ministère des Affaires étrangères saoudien. La déclaration saoudienne a également souligné que l'Iran aussi est souvent critiqué par la communauté internationale pour le grand nombre d'exécutions mises en œuvre, 694 exécutions dans la première moitié de l'année dernière, tandis que l'Arabie saoudite, avec une population de près d'un tiers plus petite que l'Iran, en aurait effectué 157 en 2015.

(Rédacteurs :Qian HE, Guangqi CUI)
Partez cet article sur :
  • Votre pseudo
  •     

Conseils de la rédaction :