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Le mammouth pourrait bien revenir sur terre… et plus tôt que vous ne le croyez

le Quotidien du Peuple en ligne | 29.12.2015 08h23

De toutes les possibilités variées et incroyables qu'offre par la nouvelle technique controversée d'édition des gènes, connue sous le nom CRISPR-cas9, la plus intrigante est peut-être les efforts faits pour faire revivre des animaux éteints. Parmi les candidats à cette « dé-extinction », comme on appelle ce processus, figurent des espèces comme la Tourte voyageuse ou Pigeon migrateur (la dernière est morte en captivité en 1914), le Dodo (vu pour la dernière fois en 1662) et la Rhytine de Steller ou Vache de mer (disparue en 1768, à peine 27 ans après sa découverte par les Européens). Et ces projets ne sont pas des chimères…

Le Dr George Church, biologiste moléculaire à l'Université d'Harvard qui travaille sur ces projets, estime ainsi que la première nouvelle variante du mammouth laineux (qui a disparu il y a 4 000 ans) pourrait naitre d'ici 7 ans. Comme d'autres promoteurs de la dé-extinction, il espère que les animaux joueront un rôle clé dans le ralentissement ou l'inversion du changement climatique. Si vous avez vu « Jurassic Park » (et qui ne l'a pas vu ou ne serait-ce entendu parler ?), vous êtes déjà familier avec l'idée de base qui explique comment cela fonctionnerait. Tout d'abord, les scientifiques vont récupérer l'ADN à partir des restes congelés d'un mammouth laineux qui a été conservé pendant des siècles dans la toundra gelée –et ce n'est pas ce qui manque- puis ils insèreront cet ADN dans un génome de l'éléphant d'Asie -une étape déjà menée à bien par le laboratoire du Dr Church plus tôt cette année.

Selon le Dr Church, les deux espèces sont si étroitement liées que, si les mammouths étaient vivants aujourd'hui. , ils pourraient se reproduire avec succès avec des éléphants. Si l'ADN de l'éléphant d'Asie était modifié pour ressembler davantage à celui de ses lointains parents, ils pourrait être en mesure de donner naissance à un hybride plus velu et plus gras. Avec la technologie CRISPR, opérer ces changements est plus rapide, moins cher et plus facile que jamais. La méthode permet aux chercheurs de modifier, supprimer ou remplacer des gènes dans une plante ou un animal, avec autant de précision et de facilité que la fonction Recherche et Remplacement dans un document Word.

L'espoir est que ces « éléphants asiatiques adaptés au froid » seront capables de repeupler les vastes étendues de toundra et de forêt boréale en Eurasie et en Amérique du Nord, objectif dont ils pensent aussi qu'il permettra de protéger les éléphants d'Asie en voie de disparition en même temps que cela fera revivre une ancienne prairie dans la toundra, ce qui pourrait empêcher la fonte du pergélisol de la Sibérie. Bien sûr, ce projet ne va pas sans détracteurs. Stuart Pimm, professeur d'écologie de la conservation à la Duke University a qualifié l'idée de « tripotage moléculaire » dans un article d'opinion pour le National Geographic, soulignant que c'est un prétexte offert à d'éventuels promoteurs appâtés par le gain, alors que nous avons déjà fort à faire « pour garantir la biodiversité de notre planète pour les générations futures ». 

(Rédacteurs :Yin GAO, Guangqi CUI)
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