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Crise syrienne : le nouveau rôle de la Chine en tant que grande puissance

le Quotidien du Peuple en ligne | 28.12.2015 16h22

La récente invitation lancée par la Chine aux représentants du gouvernement syrien et aux représentants de l'opposition à se rendre en Chine, montre que celle-ci continue à jouer un rôle constructif dans la promotion des pourparlers de paix et d'un règlement politique de la question syrienne, et démontre les nouvelles responsabilités de la Chine sur la question syrienne.

La Chine a soigneusement examiné la situation et saisi la fenêtre d'opportunité sur la question syrienne

Actuellement, l'évolution de la situation en Syrie est arrivée à un point critique. La crise syrienne dure depuis près de cinq ans, le gouvernement syrien et l'opposition s'usent mutuellement, aucun des deux côtés ne peut pleinement prendre le dessus dans la confrontation qui les oppose, ce qui fait que la volonté de reprendre le dialogue s'est renforcée chez les deux parties. L'intervention de la Russie en Syrie contre l'Etat islamique, avec pour objectif d'aider à consolider les positions du régime de Bachar el-Assad, tandis que les pays occidentaux persistent aveuglément à demander le départ de celui-ci comme condition préalable pour résoudre le problème syrien, revient à se lier mains et pieds, ce qui ne favorise pas la lutte contre le terrorisme mondial. Dans ce contexte, le fait que la Chine et les pays concernés aient voté en faveur de la résolution 2254 proposée par le Conseil de sécurité des Nations Unies pour un règlement politique de la question syrienne a injecté une nouvelle impulsion à cette idée. À l'heure actuelle, la Chine espère que des efforts déterminés et persistants et la consolidation du consensus de base de la communauté internationale sur un règlement politique de la question syrienne permettront dès que possible d'aider à remettre sur les rails le dialogue entre le gouvernement syrien et l'opposition.

L'action énergique de la Chine a favorisé l'évolution de la crise syrienne vers un nouveau tournant

Sur la question syrienne, la Chine a toujours fait preuve d'objectivité, d'impartialité, elle a toujours eu une position claire sur ce à quoi elle est opposée et ce à quoi elle est favorable, et dans le même temps cela reflète de plus en plus une nouvelle caractéristique de la diplomatie de la Chine au Moyen-Orient : grâce à un détachement global qui s'est transformé en participation active, à une position de principe générale qui s'est transformée en positions et actions simultanées, la Chine a pu faire des propositions particulières en temps opportun, insisté davantage sur une « solution au problème », et apporté une médiation active. Récemment, la Chine a lancé, que ce soit dans la communication ou les contacts entre les différentes parties syriennes et les membres du Conseil de sécurité, des idées et des propositions pour une solution politique à la question syrienne, qui comportent cinq grands volets, à savoir des pourparlers de paix, un cessez-le-feu et la fin de la violence, la coopération dans la lutte contre le terrorisme, l'aide humanitaire et la reconstruction économique ; ces idées et propositions sont très précises, justes et viables. Par exemple, s'agissant du cessez-le-feu, la Chine a plaidé pour que le Conseil de sécurité autorise la création d'un mécanisme de suivi de cessez-le-feu en temps opportun, et permette le déploiement d'opérations de maintien de la paix lorsque les conditions le permettront.

La Chine n'agit pas pour ses propres intérêts, mais sa position et ses propositions ont renforcé son influence

Dès le début de la crise syrienne, la Chine a préconisé trois « principes d'adhésion » : adhérer au principe général d'une solution politique à la question syrienne, adhérer au principe que c'est au peuple syrien de décider de l'avenir et du destin de son pays, adhérer au principe du passage par les bons offices des Nations Unies comme canal principal. La question syrienne est des plus complexes ; que ce soit les différentes forces politiques présentes en Syrie ou les forces internationales extérieures à la Syrie, si chacun s'en tient à ses propres intérêts, si chacun reste sur ses positions, la situation se retrouvera dans une impasse ; au contraire, seul un compromis et une tolérance mutuels permettront de sortir de ce cauchemar et d'espérer de meilleurs temps. La Chine estime que ceux qui ne se livrent pas à des activités terroristes extrémistes violentes, qui soutiennent un processus de règlement politique et sont prêts à déposer les armes, devraient avoir la possibilité de participer à des négociations sur la question syrienne. C'est ce genre de position qui encourage vraiment les négociations de paix, plutôt que d'encourager telle faction à se battre contre telle autre, qui ne fera qu'aggraver le problème. Si la Chine a pu opposer son veto à un projet de résolution du Conseil de sécurité sur la Syrie, c'est aussi sur la base de cette position. Avec le temps et l'évolution de la crise syrienne, les positions et propositions de la Chine ont reçu davantage de compréhension et de soutien.

La crise syrienne est un microcosme de l'ensemble du Moyen-Orient ; le contexte historique, la géopolitique, les conflits religieux, les conflits ethniques sont des facteurs si étroitement liés, que cela la rend très difficile à résoudre, rien ne peut se faire du jour au lendemain, et aucune force ni aucun pays ne peut emporter la décision à lui seul. La Chine, en tant que grand pays, est prête à jouer un rôle constructif pour encourager les différentes parties syriennes à saisir l'occasion de mettre de côté leurs différends, de trouver un consensus, de surmonter les difficultés, et de se tendre la main pour promouvoir un processus de règlement politique du problème syrien.

(L'auteur est commentateur de presse et chercheur émérite à l'Académie chinoise des des études internationales)

(Rédacteurs :Qian HE, Guangqi CUI)
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