Dernière mise à jour à 08h37 le 14/12
Les électeurs français ont tranché : après la « vague marine » du premier tour, la vie politique française est revenue à une situation traditionnelle. Pour le Parti socialiste et ses alliés au pouvoir –qui contrôlait 21 régions sur 22 auparavant- c'est une défaite, mais moins lourde que prévu, puisqu'il réussit à conserver 5 régions sur les 13 nouvelles. Pour les Républicains et leurs alliés, c'est une victoire incontestable avec 7 régions, mais moins ample que les estimations ne le laissaient entendre. Une exception notable, la Corse, qui revient aux Nationalistes. Quant au Front national de Marine Le Pen en dépit d'excellents résultats au premier tour, il ne remporte finalement aucune région.
Pour Marine Le Pen, c'est indéniablement une défaite personnelle : battue par le Républicain Xavier Bertrand –avec les voix de la gauche- par 57,2% des voix contre 42,8%, elle a perdu une occasion de gouverner une région et de montrer au monde que son parti pouvait être crédible. Il en a été de même en Provence-Alpes-Côtes-d'Azur, où le Républicain Christian Estrosi –également soutenu par le PS- a gagné avec 54,5% des voix face à la nièce de Marine Le Pen, Marion Maréchal Le Pen, qui a recueilli 45,5%. A noter aussi la défaite du Président de l'Assemblée Nationale Claude Bartolone en Ile de France, la région plus peuplée et la plus riche de France –son PIB équivaut à celui de plus d'un Etat européen- qui passe désormais à droite.
Néanmoins, pour la patronne du FN, cette défaite a tout de même un petit goût de victoire : parce que cette défaite –qui n'aurait sans doute pas eu lieu sans l'alliance entre les partis de droite et de gauche traditionnels- montre qu'en France, rien n'a vraiment changé : les deux principaux partis continuent de se partager le pouvoir, s'il le faut en s'alliant contre elle. Pendant ce temps, le chômage augmente, le terrorisme menace et la défiance des Français envers les partis traditionnels continue de se propager. Et cela fait le jeu de Marine Le Pen, qui aura beau jeu de se présenter comme la victime d'un système qu'un nombre croissant de Français rejettent.
Pour le PS et les Républicains, les résultats sont en quelque sorte un soulagement. Mais certains ne se sont pas privés de dire que ce « ouf » ressemble tout autant, sinon plus, à celui d'un boxeur sonné après un violent coup de poing dans l'abdomen. « Ce soir, aucun soulagement, aucun triomphalisme, aucun message de victoire, le danger de l'extrême droite n'est pas écarté, loin de là », a dit le Premier ministre Manuel Valls. « Tout cela nous oblige à entendre davantage les Français », a-t-il ajouté. Quant à Nicolas Sarkozy, fragilisé par ces résultats en demi-teinte, il a déclaré que les résultats ne doivent « sous aucun prétexte, faire oublier les avertissements qui ont été adressés à tous les responsables politiques, nous compris », ajoutant qu'« Il nous faut maintenant prendre le temps de débattre au fond des choses des grandes questions qui angoissent les Français » et d'y apporter des réponses.