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Congo : un tableau mitigé de la situation des droits de l'homme

Xinhua | 12.12.2015 14h58

La 67e journée internationale des droits de l'homme, célébrée le 10 décembre, a donné l'occasion aux défenseurs des droits de l'homme d'analyser la situation au Congo.

Après l'entrée en vigueur de la nouvelle Constitution adoptée le 25 octobre, les défenseurs des droits de l'homme ont salué la "constitutionnalisation" de l'abolition de la peine de mort.

"Nous saluons l'abolition de la peine de mort consacrée par la nouvelle constitution, ainsi que l'institutionnalisation de la Commission nationale des droits de l'homme", a déclaré le coordonnateur national de la Fédération congolaise des droits de l'homme, Céphas Germain Ewangui.

Christian Loubassou, qui préside l'antenne congolaise de l'Action des chrétiens pour l'abolition de la torture (ACAT-Congo), a reconnu que le pays n'a plus appliqué la peine de mort depuis 1981, mais il est important d'intégrer son abolition dans la loi fondamentale et compter parmi les pays leaders pour cette cause en Afrique.

Néanmoins, si la peine de mort est officiellement abolie, le respect de la vie humaine constitue encore une grande préoccupation au Congo. Car, les exécutions sommaires sont monnaie courante. Des personnes âgées accusées de sorcellerie sont souvent sommairement assassinées par d'autres citoyens, ainsi que des gens suspectées pour vol, adultère, etc. L'action de la police et de la justice contre ces crimes n'est souvent pas efficace.

Par ailleurs, la célébration du 67e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme a permis aux acteurs de la société civile de déplorer publiquement la montée de la corruption et l'impunité dans le pays.

"La corruption s'est généralisée dans le pays et les acteurs jouissent d'une totale impunité en dépit des conséquences graves qu'elle engendre", a martelé Germain Céphas Ewangui.

Au classement de Transparency International sur la corruption, pour l'année 2014, la République du Congo est classée au 152e rang sur 175 pays. Le président de la Commission nationale de lutte contre la corruption, la concussion et la fraude, Lamyr Nguelé, s'est montré inquiet face ce phénomène qui, selon lui, freine le développement des États et menace la stabilité des nations.

"Une telle tendance mérite impérativement d'être inversée, faute de quoi, l'émergence de notre pays d'ici à l'an 2025, tant souhaitée, risque d'être freinée", a-t-il affirmé.

Dans une déclaration présentée le 10 décembre par le ministre de la Culture et des arts, Bienvenu Okiemy, le gouvernement congolais a, de son côté, peint un tableau positif des droits de l'homme dans le pays.

(Rédacteurs :Wei SHAN, Yin GAO)
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