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Industrialisation, un domaine prometteur dans la coopération Chine-Afrique

Xinhua | 12.12.2015 15h00

"Nous sommes en train de construire notre premier parc industriel pour la délocalisation d'entreprises chinoises au Sénégal", a fait savoir à Xinhua le président sénégalais Macky Sall au terme du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA) qui s'est tenu les 4 et 5 décembre à Johannesburg, en Afrique du Sud.

Le parc sera réalisé dans le cadre d'un projet d'aménagement qui comprend la construction de quartiers administratifs, de zones d'habitations mixtes, de zones industrielles, d'universités et d'espaces d'affaires, a précisé M. Sall, qui estime que le projet va "entraîner la délocalisation et la création d'emplois locaux sur place".

Le parc industriel en construction au Sénégal n'est qu'un exemple de la coopération sino-africaine en matière de transfert de capacité de production. Au Kenya, un projet pilote qui prévoit notamment la création de nouveaux parcs industriels a déjà commencé ; dans les parcs industriels en Ethipie, des usines chinoises produisent déjà des chaussures destinées au marché intérieur et à l'exportation, et la société chinoise Lifan a installé une usine d'assemblage de ses automobiles.

"Pour que l'Afrique se joigne à la communauté des pays développés du monde, elle aura besoin de sa propre capacité de développement économique et industriel indépendant... la Chine souhaitaite devenir le partenaire de premier choix de l'Afrique pour l'aider à réaliser ses ambitions économiques et politiques", a déclaré le ministre chinois des affaires étrangères Wang Yi, à l'occasion du FCSA à Johannesburg.

Jusqu'en fin-2014, les entreprises chinoises ont investi plus de 30 milliards de dollars en Afrique, un montant 64 fois supérieur au niveau de 2000.

Afin de renforcer davantage la capacité de production de l'Afrique, un éventail de mesures a été annoncé lors du FCSA. La Chine a promis une enveloppe de 60 milliards de dollars pour l'Afrique, dont 10 milliards comme capital inital d'un Fonds pour soutenir les partenariats industriels et la coopération sino-africaine en matière de capacité de production.

En outre, la Chine enverra des experts de haut niveau en Afrique, fournira les consultations et l'assistance sur la planification, la conception de politiques, l'exploitation et la gestion en matière d'industrialistion.

Dans le Plan d'action de johannesburg, adopté lors du FCSA, la Chine et l'Afrique s'engagent à associer les industries performantes et les capacités de production industrielle de qualité de la Chine à l'industrialisation et à la diversification économique de l'Afrique, qui sont essentielles pour assurer le développement autonome et durable de l'Afrique.

Les engagements chinois ont été largement applaudis et salués par les dirigeants africains.

"C'est un engagement fort" et la Chine travaille pour "aider à l'industrialisation de l'Afrique", qui est la priorité du développement africain, a souligné le président sénégalais Macky Sall, "je suis heureux de constater qu'ils ont bien vu que l'Afrique avait réellement besoin de leur appui dans ce domaine. Rien n'a été laissé au hasard en ce qui concerne les ambitions de l'Afrique et ses priorités".

Cette vision est partagée par son homologue béninois, Boni Yayi, selon qui la Chine va "donner les moyens à l'Afrique de transformer ses matières premières" qui pourront rentrer sur le marché chinois ou le marché mondial et "il s'agit d'une stratégie gagnant-gagant que nous souhaitons".

"Pour éradiquer la pauvreté, il faut que l'Afrique évolue sur l'échelle des valeurs ajoutées", a souligné Yayi, avant d'ajouter que renforcer les capacités de production et donner une base industrielle aux pays africains permettraient à l'Afrique "d'être un pôle de production et non simplement un marché de consommation".

Le président guinéen Alpha Condé, impatient d'entreprendre des projets de coopération en matière de capacité de production avec la Chine, se dit "très heureux" des engagements chinois.

"Mon objectif, c'est d'avoir un partenariat stratégique avec la Chine, c'est-à-dire que la bauxite et le fer seront directement exploités par la Chine et la Guinée, qu'on n'ait plus de sociétés internationales comme intermédiaires", a-t-il fait savoir à Xinhua, et de préciser que "l'exploitation sera faite par les deux pays", à travers des entreprises cooptées par les deux gouvernements.

"Nous sommes prêts, tout dépend de la Chine", a fait savoir le président guinéen.

"L'Afrique est prête à s'industrialiser en utilisant les matières premières locales, mais a besoin de l'aide de la Chine dans ce processus" et "les pays africains sont prêts à coopérer avec la Chine", a conlut de son côté Mme Dlamini-Zuma, présidente de la Commission de l'Union africaine.

(Rédacteurs :Wei SHAN, Yin GAO)
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