Dernière mise à jour à 08h51 le 09/12
Lundi soir, le Premier ministre français, Manuel Valls, a appelé à voter dimanche pour les candidats de droite dans trois régions pour faire barrage au Front national, tandis que le chef des Républicains, Nicolas Sarkozy, a défendu la stratégie dite du "ni-ni", ni fusion, ni retrait, cette stratégie semblant moins bien accueillie mardi par les premiers commentateurs.
"Quand on est un responsable public, on assume ses responsabilités et on choisit, il n'y a pas de ni-ni", a déclaré lundi soir sur TF1 le chef du gouvernement, qui a confirmé le retrait des listes socialistes dans trois régions où son parti est arrivé en troisième position derrière le Front national et Les Républicains.
"Donc, en région PACA, j'appelle à voter pour Christian Estrosi face à l'extrême-droite. Dans la région Nord-Pas de Calais-Picardie, j'appelle à voter pour Xavier Bertrand face à l'extrême-droite. Et dans la grande région Est, Alsace-Lorraine-Champagne-Ardennes, j'appelle à voter pour Philippe Richert face à l'extrême-droite qui ne peut pas l'emporter", a précisé le Premier ministre français.
Pour l'éditorialiste au Monde Françoise Fressoz, cette stratégie consiste à "rester fidèle à la tradition socialiste et à la tradition de la gauche qui était de dire que quand il y a un danger Front national il faut tout faire pour l'en empêcher".
"C'est une sorte de position morale et donc ça (...) conduit effectivement à des décisions extrêmement radicales qui vont priver" les régions concernées "d'élus de gauche", a-t-elle ajouté.
"Je pense que Manuel Valls est cohérent avec ce qu'il a dit depuis des semaines. Les socialistes sont cohérents, ils défendent des valeurs républicaines", a expliqué mardi matin sur Europe 1 le secrétaire d'Etat à la Réforme territoriale, André Vallini, indiquant qu'il voterait pour les candidats du parti Les Républicains "parce que ce sont des candidats issus de l'arc républicain".
Invitée mardi sur la chaîne d'information I-Télé, la ministre de l'Education, Najat Vallaud Belkacem, a estimé pour sa part que "le Parti socialiste aura été dans cette affaire à la hauteur des événements".
"J'approuve Manuel Valls parce que je considère effectivement que dans les trois régions en question il faut voter pour Xavier Bertrand, pour Christian Estrosi ou pour Philippe Richert pour faire barrage au Front national", a expliqué mardi de son côté le député Les Républicains Benoist Apparu sur France Info.
Quant à Xavier Bertrand lui-même, il a assuré mardi sur BFM TV mesurer "tout ce que ça représente" pour "un homme de gauche" et pour les électeurs socialistes de voter pour un candidat de droite.
"Je pense qu'il y a une opération de discréditation, de décrédibilastion qui est à l'œuvre (...), que ça crée une confusion qui fait que les militants socialistes ne peuvent plus comprendre", a estimé pour sa part mardi matin sur France 2 le député Rassemblement bleu Marine Gilbert Collard.
Contrairement à Manuel Valls, le chef du parti Les Républicains, Nicolas Sarkozy, a appelé lundi soir sur France 2 à ne pas retirer les listes de ses candidats.
"Les socialistes ont pris une décision que je respecte (...) et, nous, nous avons fait un choix de maintenir nos listes parce que je suis persuadé que nous sommes les seuls à pouvoir rassembler face au Front national", a expliqué M. Sarkozy.
"Le calcul est assez simple, c'est de dire en pleine bataille électorale on ne joue pas contre son camp", a analysé Françoise Fressoz un peu plus tôt dans la journée, alors que l'état-major des Républicains avait déjà annoncé cette stratégie.
"Electoralement parlant, la position que nous avons prise me paraît plutôt judicieuse" et "l'essentiel était de préserver l'unité de la famille politique pour éviter d'offrir en spectacle la division entre les deux tours", a sobrement commenté Benoist Apparu sur France Info.
"Aucune consigne nationale ne me concerne et ne m'intéresse", a pour sa part brièvement indiqué Xavier Bertrand sur BFM TV.
"La droite n'a pas joué le jeu que nous voulons, nous (socialistes), proposer aux Français, à savoir qu'il faut se rassembler", a enfin estimé André Vallini sur Europe 1.
"La droite n'a pas voulu d'accord, ni d'accord technique, ni même de retrait là où elle est arrivée troisième. Je pense qu'ils vont le regretter", a-t-il conclu.