Dernière mise à jour à 08h34 le 09/12
Selon le quotidien Le Monde, citant des documents internes du ministère de l'Intérieur, les forces de sécurité françaises ont élaboré des propositions visant à interdire les connexions Wi-Fi et l'accès au réseau Tor. Cette proposition de lutte contre le terrorisme arrive trois semaines après que des extrémistes islamistes aient tué 130 personnes et blessé plus de 300 autres dans une série d'attaques menées à travers Paris.
D'après Le Monde, les documents décrivent deux propositions législatives que la police française et les forces de sécurité voudraient mettre en œuvre après les attaques du mois dernier. L'un se rapporte à l'état urgence, actuellement en vigueur en France, l'autre est relatif aux lois antiterroristes françaises. Selon la presse, qui a ajouté que le ministère n'a pas encore tranché sur les mesures qu'il projette, les deux documents pourraient être présentés officiellement dès janvier.
L'interdiction proposée de Tor relève de l'ensemble des mesures non-urgentes de lutte contre le terrorisme. Le réseau Tor, géré par des bénévoles, est largement utilisé pour protéger l'anonymat des utilisateurs, et sa popularité a bondi après les révélations sur le programme de surveillance de la NSA. Le proposition française comprend une mesure qui « interdirait et bloquerait » les communications sur le réseau Tor en France. Elle comprend également une mesure qui obligerait les services de VoIP à remettre les clés de chiffrement à la demande du gouvernement. Le projet Tor, qui gère le réseau Tor, n'a pas immédiatement répondu à une demande de commentaires sur ce projet.
La mesure de blocage des connexions Wi-Fi « libres et partagées » relève en revanche des propositions de modifications à l'état d'urgence. Les documents obtenus par Le Monde font valoir que les réseaux Wi-Fi publics pourraient être bloqués parce qu'il est difficile pour les forces de sécurité d'identifier les utilisateurs qui y sont connectés. La police a également proposé des changements qui leur permettraient de fouiller les véhicules et les bagages sans consentement, et de mener des contrôles d'identité sans fournir de justification. Mais il semble que les forces de sécurité françaises ne soient même pas sûres que ces dernières propositions soient légales. Selon Le Monde, les documents internes comprennent une ligne mentionnant en effet l'expression « question de constitutionnalité ? ».