Dernière mise à jour à 08h17 le 04/01
En faisant ses adieux à une année 2015 riche en événements, le monde vient d'entrer vendredi dans une nouvelle année. Voici en résumé quelques repères qui devraient aider à deviner les tendances du paysage mondial en 2016.
LA CROISSANCE ECONOMIQUE CHINOISE
En dépit d'une tendance à la baisse, l'économie chinoise continuer de connaître une croissance stable, le gouvernement ayant déjà en effet décidé d'une série d'ajustements destinés à promouvoir le développement durable, essentiellement en appliquant d'importantes réformes économiques et sociales.
Le 13e Plan quinquennal, qui a déjà beaucoup attiré l'attention, va être ratifié et publié à l'occasion des prochaines sessions annuelles des organes législatif et consultatif suprême de Chine prévues en mars.
Afin de promouvoir le développement durable dans le cadre de ce plan, Beijing a lancé les nouveaux concepts de développement en termes d'innovation, de coordination, d'écologie, d'ouverture et de partage.
Ces cinq concepts de développement devraient modifier la qualité du développement économique de Chine, un élément particulièrement important au moment où l'économie mondiale, déjà fragile, va ressentir les effets de la décision de la Réserve fédérale américaine de relever ses taux directeurs.
LES ELECTIONS AMERICAINES
Selon la Constitution américaine, le président Barack Obama devrait quitter son poste en janvier 2017, après que son successeur soit élu en novembre cette année. Pour l'heure, la course électorale est très animée côté républicain, avec le milliardaire iconoclaste Donald Trump toujours en tête, tandis que Hillary Clinton mène largement côté démocrate.
Même s'il est trop tôt pour dire qui sera élu, il n'est pas interdit de réfléchir à l'impact que ces élections auront sur les relations extérieures des Etats-Unis, notamment avec les grandes puissances que sont la Chine et la Russie, car le profil du vainqueur exercera une influence déterminante sur la diplomatie américaine.
LA RUSSIE SUR LE FIL DU RASOIR AVEC L'OCCIDENT
La Russie est entrée dans l'année 2015 alourdie du fardeau ukrainien et il semble que ce poids continuera encore de peser cette année sur ses relations avec l'Occident.
L'opération militaire sans précédent que la Russie a lancée en septembre dernier en Syrie a par ailleurs compliqué davantage ses relations avec les Etats-Unis et d'autres acteurs régionaux, notamment la Turquie.
Mais au vu de la campagne russe de bombardement des positions de l'Etat islamique, dont beaucoup pensent qu'elle a éclipsé celle menée par la coalition dirigée par Washington, l'Occident a quelque peu atténué sa pression sur le Kremlin concernant la question ukrainienne.
En 2016, le président russe Vladimir Poutine va être confronté à un réel défi : comment empêcher la confrontation militaire dans la région avec l'Occident à s'aggraver, tout en évitant par ailleurs que la Russie ne s'enfonce dans ce qui deviendrait un bourbier en Syrie.
LA LUTTE MONDIALE CONTRE LE TERRORISME DOIT S'INTENSIFIER
Eclipsée par les menaces terroristes comme jamais auparavant, la coopération des pays du monde pour combattre le terrorisme devra être renforcée en 2016.
En 2015, divers groupes terroristes et leurs membres ont occupé les manchettes des journaux du monde entier.
Le bilan des victimes des attaques terroristes de novembre dernier à Paris est le plus lourd de l'histoire moderne de la France et le deuxième en Europe après les attentats de Madrid en 2004. Leurs auteurs, les djihadistes de l'Etat islamique (EI), ont déclaré dans un communiqué que ce n'était qu'un début.
Peu de temps après le carnage d'automne à Paris qui a pris 130 vies, 14 personnes ont été tuées dans une fusillade à San Bernardino, en Californie, par un couple dont on a découvert plus tard qu'il avait été radicalisé depuis longtemps par la propagande en ligne de l'EI.
Encore sous le coup du choc et de la colère, les gouvernements et les Parlements du monde se sont hâtés de réagir et nombre d'entre eux ont mis en garde leurs populations contre de nouveaux drames sanglants, des experts ayant souligné des "changements qualitatifs" dans la stratégie des terroristes.
LA SITUATION EN ASIE-PACIFIQUE
La situation générale dans la région Asie-Pacifique a été stable pendant toute l'année 2015, grâce à de plus en plus de facteurs économiques et politiques favorables. En 2016, la région devrait s'attendre à davantage d'opportunités de croissance, à un rôle plus grand de la Chine mais aussi à un environnement de sécurité incertain.
En effet, en dépit des nombreux développements positifs, les facteurs de déstabilisation de la sécurité régionale existent toujours. Les Etats-Unis, qui poursuivent leur politique de "pivot" stratégique vers l'Asie, mènent une politique de rééquilibrage dans la région en unissant militairement leurs alliés locaux et en promouvant le Partenariat transpacifique (TPP), un vaste traité multilatéral de libre-échange.
Sur la question de la mer de Chine méridionale, les Etats-Unis, qui n'y revendiquent aucun territoire, s'immiscent dans la région en semant la dissension et en y organisant des manoeuvres militaires. Certains pays requérants ont refusé une proposition sincère de la Chine de résoudre ces différends par des négociations bilatérales.
LA CRISE SYRIENNE
L'année 2016 devrait être décisive pour la crise syrienne.
Le 18 décembre 2015, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté une résolution appelant à l'ouverture de pourparlers de paix début janvier, soulignant que "le peuple syrien décidera de l'avenir de la Syrie".
La résolution 2254, qui est juridiquement contraignante, devrait permettre de maintenir l'élan politique au sein du processus de paix et pourrait constituer le premier pas sérieux permettant de mettre fin à près de cinq ans de guerre qui a fait plus de 250.000 morts.
LA CRISE DES REFUGIES EN EUROPE
En 2016, l'Europe devrait redoubler d'efforts pour résoudre la crise des réfugiés qui a ébranlé le continent tout au long de 2015.
L'an passé, l'Europe a connu sa plus grave crise des réfugiés depuis la Seconde Guerre mondiale, des centaines de milliers de migrants ayant risqué leur vie pour atteindre le continent afin de fuir leur pays en proie à la guerre, notamment l'Afghanistan, l'Irak, la Syrie et la Libye.
Cet afflux de réfugiés a posé des défis aux potentiels pays d'accueil et lourdement pesé sur les pays de transit tels que la Turquie et le Liban. Plus important, il a approfondi de vieilles divergences et tensions entre pays membres de l'Union européenne, sapant le soutien britannique à l'UE au moment où le Royaume-Uni s'apprête à organiser un référendum sur son maintien (ou non) dans l'Union.
LA CRISE UKRAINIENNE
La profonde crise politique et économique qui secoue l'Ukraine depuis deux ans s'atténue, mais le pays a encore un long chemin à parcourir avant de retrouver une stabilité politique.
Bien que 2015 a été une année difficile pour l'Ukraine, les efforts diplomatiques internationaux visant à désamorcer la crise ont toutefois débouché sur des résultats positifs.
A la mi-février, les dirigeants ukrainien, russe, allemand et français sont parvenus à un accord de cessez-le-feu historique, posant les jalons pour une sortie du conflit.
L'accord, malgré les difficultés qui se dressent sur le chemin de sa pleine mise en oeuvre, permet d'envisager une paix dans la région orientale séparatiste car le cessez-le-feu est observé pour une large mesure sur la ligne de front et les personnes déplacées rentrent chez elles.
RISQUES DE VOLATILITE ECONOMIQUE ET POLITIQUE EN AMERIQUE DU SUD
Cette année, des hauts et des bas économiques et les luttes politiques devraient dominer l'actualité en Amérique du Sud.
En 2016, la région sera toujours en proie à une récession économique, avec des difficultés encore plus importantes qui devraient se poser à certains pays, étant donné le fragile redressement de l'économie mondiale, une situation micro-économique marquée par la chute des prix des matières premières et l'impact de la décision de la Réserve fédérale américaine de relever ses taux d'intérêt directeurs.
La restructuration politique dans la région devrait se poursuivre, mais d'une façon instable, voire avec une éventuelle aggravation de la confrontation gauche-droite.
LA CHINE, HOTE DU SOMMET DU G20 EN 2016
La Chine a débuté en décembre dernier ses préparatifs pour accueillir début septembre prochain le sommet du G20 2016 à Hangzhou (côte est), lequel se déroulera sur le thème "Construire une économie mondiale innovante, revigorée, interconnectée et inclusive".
Au moment où la croissance économique mondiale ralentit et que la volatilité des marchés financiers s'aggrave, l'économie de la planète a besoin d'une nouvelle impulsion, ce qui fait du sommet du G20 de 2016 un rendez-vous très attendu.