Commémoration du centenaire de la bataille de Verdun, symbole de la réconciliation franco-allemande

En attendant la mise en scène internationale du centenaire de Verdun qui sera présidée le 29 mai prochain par le président français François Hollande en compagnie de la chancelière allemande Angela Merkel à Douaumont (sur les lieux de la bataille), le cycle commémoratif des 300 jours de Verdun, symbole de réconciliation de l'amitié franco-allemande, s'est ouvert en France depuis le 21 février.

Théâtre de violents combats en 1916, le champ de bataille de Verdun est aujourd'hui le symbole de réconciliation et de l'amitié franco-allemande, mais également un lieu de mémoire pour la jeune génération, selon plusieurs spécialistes de la Première Guerre mondiale.

"C'est le 22 septembre 1984, que pour la première fois, le président français d'alors, François Mitterrand et le chancelier allemand Helmut Kohl se sont tenus par la main devant les tombes des soldats en symbole de réconciliation et de l'amitié franco-allemande", a expliqué à Xinhua, l'historien Nicolas Czubak.

Selon ce spécialiste du Monument de l'ossuaire de Douaumont qui symbolise le mieux cette "mort de masse" (130 000 corps français et allemands y sont enterrés), il s'agit d'un lieu de mémoire pour la jeune génération française et allemande.

"Ce champ, imprégné autant du sang allemand que du sang français est important pour les jeunes générations. On explique aux jeunes qu'aujourd'hui entre Français et Allemand, c'est l'amitié sincère et durable qui s'est installée mais que cela n'a pas toujours été le cas. Qu'ils doivent se souvenir si on veut continuer à entretenir cette paix durable et le respect de l'autre, qu'à un moment nos deux peuples se sont entretués", a dit M. Czubak également formateur au Mémorial de Verdun.

Les jeunes occupent une place importante lors des commémorations de la bataille de Verdun pour entretenir cette flamme. Pour ce centenaire, 4000 jeunes venus de toute l'Allemagne et de la France prendront part à la mise en scène de la cérémonie internationale qui sera présidée par le président français fin mai à Douaumont.

A l'occasion du Centenaire de la bataille de Verdun, le président Hollande a décidé de confier au cinéaste allemand Volker Schlöndorff la mise en scène de la cérémonie internationale qu'il présidera le 29 mai prochain en compagnie de la chancelière Merkel, a annoncé le 19 février la présidence française dans un communiqué.

Né à Wiesbaden, Volker Schlöndorff a passé la plus grande partie de sa jeunesse en France, selon la présidence française.

Après le lancement des commémorations le 21 février sur les champs de bataille à Verdun, le cycle commémoratif du centenaire se poursuit en France. Il s'est ouvert à Paris, le 22 février jusqu'au 31 mars, par une exposition en plein air sur les Champs-Elysées, de photographies qui illustrent les champs de bataille pacifiés.

L'historien François Cochet indique dans une interview à LCI que c'est en 1936, lors du 20ème anniversaire de la bataille que s'est déroulée la première cérémonie franco-allemande, "instrumentalisée par le régime nazi qui veut prouver son pacifisme".

Puis "en 1966 De Gaulle alors président lance l'idée d'un centre mondial de la paix qui verra le jour en 1993. Et la "main dans la main", symbole de réconciliation et de l'amitié franco-allemande sera affective en 1984 à la suite d'un long processus mémorial", a ajouté M. Cochet.

La bataille de Verdun, la plus grande de la Première Guerre mondiale, a commencé le 21 février 1916. Elle durera 300 jours. Elle opposa les armées françaises défendant le camp retranché de Verdun aux armées allemandes assaillantes (tués et blessés : 362.000 Français, 336.000 Allemands).

"Au total 60 millions d'obus ont été tirés pendant les 10 mois qu'a duré la bataille. Il n'y a pas d'autres champs de bataille de toute la deuxième guerre mondiale où il y a autant d'unités militaires engagées", a indiqué l'historien Nicolas Czubak.