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Les attentats terroristes à Bruxelles rentrent dans le débat sur le Brexit

Xinhua | 24.03.2016 08h54

Les attentats terroristes de mardi à Bruxelles se sont retrouvés dans le débat sur le référendum pourtant sur la sortie ou non du Royaume-Uni de l'Union européenne (UE).

Moins d'une heure après la première explosion, l'extrême-droite UK Independence Party (UKIP) a publié un communiqué de presse reliant les attentats à la politique d'immigration de l'UE et la zone de Schengen. Cela a provoqué une escalade dans les commentaires au cours des 24 heures suivantes, la plupart du temps sur les médias sociaux.

Dans son communiqué, Mike Hookem, porte-parole de la défense pour UKIP - et aussi membre du Parlement européen - a déclaré : "Le fait que les terroristes peuvent frapper au cœur de l'UE avec une apparente facilité montre qu'ils sont parfaitement placés pour profiter de la situation de sécurité laxiste créée par l'accord de Schengen et la politique des portes ouvertes de l'UE. "

M. Hookem a ajouté que malgré l'arrestation le week-end dernier de Salah Abdeslam, qui est soupçonné d'être impliqué dans les attentats de Paris en novembre 2015, "ces (derniers) attentats n'ont rien de surprenant si l'on considère que la tête d'Europol a averti que jusqu'à 5 000 djihadistes formés par l'Etat islamique errent librement en Europe."

M. Hookem faisait référence à une interview donnée le 19 février par le directeur d'Europol Rob Wainright à un journal allemand dans lequel il disait que 3 000 à 5 000 citoyens de l'UE qui ont été dans des camps d'entraînement terroristes au Moyen-Orient sont revenus en Europe.

"Uniquement à Bruxelles, 94 djihadistes syriens sont revenus vivre dans le quartier de Molenbeek", a affirmé M. Hookem. "Ajoutant à cela le système de police archaïque en Belgique et une absence totale de partage de renseignements et vous avez la recette d'un désastre."

Mercredi matin, Nigel Farage, le chef d'UKIP a posté sur sa page Facebook : "La prochaine fois que vous entendrez le Premier ministre britannique dire que la Grande-Bretagne doit rester dans l'UE pour notre sécurité, s'il vous plaît, pensez à Bruxelles".

Ces remarques populistes ont été condamnées comme l'exploitation d'une tragédie humaine à des fins politiques, le Premier ministre britannique David Cameron ayant déclaré qu'il n'était "pas approprié" de faire le lien entre les attentats et l'immigration à un tel moment.

Sur le site InFacts.org, qui milite pour que la Grande-Bretagne reste dans l'UE, son rédacteur en chef Hugo Dixon, a souligné que le Royaume-Uni n'est pas dans l'espace Schengen et donc dispose d'un grand degré de contrôle sur ses frontières.

M. Dixon a poursuivi que si le Royaume-Uni n'est pas exposé à l'espace Schengen, le pays joue encore un grand rôle dans l'élaboration des politiques européennes de lutte contre le terrorisme. "Les attentats de Bruxelles et de Paris sont une raison pour rester dans l'UE, et non pas de la quitter", écrivait-il.

Néanmoins, les événements pourraient avoir de grandes implications dans la course jusqu'au référendum du 23 juin sur "Brexit".

Depuis les attentats de Paris, les fonctionnaires britanniques craignaient qu'un autre attentat terroriste en Europe ne vienne endommager gravement l'argument pour rester dans l'UE, quels que soient les mobiles d'un attentat, ou de ses auteurs. En ce qui concerne le référendum, les perceptions des gens comptent tout autant que les faits concrets.

L'immigration a toujours été l'un des principaux sujets de préoccupation parmi les électeurs britanniques, selon les sondages d'opinion. Et alors qu'il n'y a pas de lien évident entre le terrorisme et l'immigration en provenance d'autres pays de l'UE, des événements tels que ceux de Paris et Bruxelles pourraient nourrir un sentiment de peur parmi de nombreux Britanniques et que le simple fait d'être si ouvert au monde extérieur augmente le risque de "l'importation" des terroristes dans le pays.

Le 20 mars, le site internet What UK Thinks a publié un récent sondage où les deux camps, pro-Brexit et contre-Brexit, restent coude à coude, chacun à 50 pour cent, avec une tendance pour le Brexit. Les deux camps regarderont les nouveaux sondages la semaine suivante pour voir si les attentats de Bruxelles ont influencé l'opinion des gens au sujet du Brexit d'une façon ou d'une autre.

Par Neil Madden

(Rédacteurs :Wei SHAN, Guangqi CUI)
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