Dernière mise à jour à 11h41 le 26/03
Le "responsable" des attentats du 13 novembre dernier à Paris est le Belgo-Marocain Abdelhamid Abaaoud, a affirmé Salah Abdeslam, logisticien présumé de ces attentats, lors de son audition le 19 mars dernier par la police fédérale belge et dont la chaîne française BFMTV dit avoir pris connaissance.
Abdeslam, arrêté le 18 mars à Bruxelles, a commencé à donner aux enquêteurs des détails sur l'organisation de ces attaques. Selon BFMTV, celui qui est désormais en détention à la prison de Bruges en Belgique a notamment expliqué y avoir renoncé au dernier moment. Il a surtout minimisé ses liens avec Abdelhamid Abaaoud, organisateur présumé des attentats parisiens.
Salah Abdeslam assure ne pas connaître les trois kamikazes du Bataclan, mais confirme que "neuf personnes plus lui" ont participé aux attaques de Paris et du Stade de France.
Abdeslam, qui veut désormais être extradé vers la France, affirme que son frère aîné Brahim est l'élément central de son engagement dans ces opérations. Ainsi, il dit avoir "loué des voitures et des hôtels à la demande" de son frère Brahim qui s'est fait exploser au Comptoir Voltaire, dans le XIe arrondissement de Paris, en novembre dernier. C'est aussi son frère aîné qui lui a "remis" dans la planque de Bobigny, en banlieue de Paris, "sa ceinture explosive" en vue de l'opération.
Alors que son nom apparaît à plusieurs reprises pour des achats logistiques, Salah Abdeslam affirme que "chaque fois qu'(il a) dû payer des choses pour préparer ces attentats, l'argent venait de Brahim".
Mais Salah Abdeslam assure surtout que le responsable des attaques, "c'est (Abdelhamid) Abaaoud. (...) Je le sais via mon frère Brahim. C'est lui qui m'a expliqué qu'Abaaoud était le responsable (...) J'ai vu Abaaoud à Charleroi la nuit du 11 au 12 novembre 2015. C'est la seule fois que j'ai vu Abaaoud de ma vie".
Pourtant, les deux hommes ont notamment été condamnés ensemble pour braquage en 2010.
Lorsqu'il évoque la soirée du 13 novembre 2015, où il devait se faire exploser au Stade de France avec trois autres kamikazes, Salah Abdeslam affirme que s'il connaissait l'un d'eux, Bilal Hadfi, il ne connaissait pas les deux autres, "deux Irakiens".
"Je devais rentrer comme (spectateur) dans le stade de France. Toutefois, je n'avais pas de billet", dit-il aux enquêteurs. "J'ai renoncé lorsque j'ai stationné le véhicule. J'ai déposé mes trois passagers, puis j'ai redémarré. J'ai roulé au hasard".
Ensuite, après avoir erré dans le métro, il dit avoir "contacté une seule personne, Mohammed Abrini", affirme-t-il lors de son interrogatoire.
L'enquête a pourtant démontré que Salah Abdeslam avait contacté plusieurs personnes avant que deux amis -Mohammed Amri et Hamza Attou- ne viennent le récupérer le 14 novembre dans le sud de Paris pour rejoindre la Belgique. Commence alors une longue cavale durant laquelle il s'est "caché chez Mohamed Belkaïd (abattu le 15 mars) à Schaerbeek, puis à Forest".