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France-loi du travail : Manuel Valls annonce de nouvelles mesures pour les jeunes

Xinhua | 12.04.2016 08h38
France-loi du travail : Manuel Valls annonce de nouvelles mesures pour les jeunes
Plusieurs milliers de personnes, principalement des lycéens, étudiants et syndicalistes ont manifesté en France contre le projet de réforme du droit du travail, également appelé "loi El Khomri", du nom de la ministre du Travail qui porte ce projet, le 15 mars 2016.(Xinhua/Zheng Bin)

Le Premier ministre français Manuel Valls a annoncé une dizaine de mesures pour faciliter l'insertion des jeunes dans le marché du travail, au sortir d'une rencontre lundi, avec les organisations de jeunesses qui manifestent depuis plusieurs jours contre le projet de réforme du code du travail, également appelé loi El khomri.

"La mobilisation d'une partie de la jeunesse dit quelque chose de fort sur la crainte de la précarité (...)Nous avons construit un plan qui s'adresse à la jeunesse dans son ensemble. A ceux qui entrent sur le marché du travail, aux apprentis, aux bacheliers professionnel, aux étudiants, boursiers, lycéens", a déclaré M. Valls au sortir de la rencontre avec les organisations de jeunesses.

Parmi les mesures prises figure un nouveau dispositif d'accompagnement des jeunes vers l'emploi, un renforcement des bourses à l'université et au lycée, une mobilisation spécifique de l'Etat pour la rémunération des apprentis.

Le gouvernement prendra ses responsabilités en accompagnant financièrement ceux qui, à l'issue de leurs études, ne disposent d'aucune ressource financière pendant qu'ils cherchent à entrer sur le marché du travail, a dit M. Valls.

"Nous créerons ainsi, dès la rentrée 2016, une aide à la recherche du premier emploi, qui accompagnera les jeunes diplômés d'origine modeste. Les 131 000 apprentis et jeunes diplômés des filières professionnelles et de l'enseignement supérieur, boursiers, qui entrent sur le marché du travail pourront ainsi toucher une aide correspondant à leur bourse pendant quatre mois de plus, au moment où ils engagent des recherches d'emploi", a déclaré le Premier ministre français.

En parallèle, le gouvernement a promis de revaloriser, dès la rentrée scolaire 2016, de 10 % les bourses bénéficiant aux lycéens, "de mettre en place 12 500 bourses de 1 000 euros pour les jeunes décrocheurs de 16 à 18 ans reprenant des études, et 25 000 bourses annuelles de 1 000 euros pour les étudiants issus des classes moyennes qui n'en bénéficiaient pas jusque-là".

Un plan pour favoriser l'accès à l'enseignement supérieur des bacheliers professionnels et technologiques est également annoncé. Ce plan permettra aux bacheliers professionnels de poursuivre leurs études en section de technicien supérieur (STS). Le gouvernement a promis de créer, à compter de la rentrée 2017, 2 000 places supplémentaires en STS par an pendant 5 ans.

Manuel Valls avait déjà modifié le projet de loi face à l'ampleur de la contestation, et annoncé le 14 mars des mesures comme l'universalisation de la garantie jeune sans pour autant convaincre les organisations de jeunesses, piliers de la manifestation contre la loi El khomri.

Cette fois encore les organisations de jeunesses ne semble pas totalement convaincues, même s'ils reconnaissent, à travers ces mesures, les efforts du gouvernement pour améliorer l'insertion professionnelle des jeunes et pour lutter contre la précarité.

"C'est des mesures qui répondent à nos revendications (...) parce que les jeunes se sont mobilisés depuis plus d'un mois, ils ont réussi à obtenir des mesures fortes pour leur insertion professionnelle. Mais cela ne lève pas tous les désaccords, car le projet de loi du travail n'est toujours pas une bonne loi pour les jeunes. C'est pourquoi nous restons solidaires des salariés et de leur mobilisation du 28 avril", a déclaré le président de l'UNEF (organisation des étudiants), Philippe Martinet au sortir de la rencontre avec le Premier ministre.

Du côté du patronat l'on craint que le projet de réforme du code du travail, à forte de modification, ne s'éloigne de son objectif initial.

"Je tire la sonnette d'alarme. Je dis stop ! Cette version reste dans la logique du compromis, des petits arrangements entre amis, du donnant donnant alors qu'il faudrait être dans le gagnant gagnant, comme en Allemagne ou en Suisse. La compétitivité des entreprises a été oubliée. Je suis très inquiet: on est loin de l'ambition initiale du texte qui était de relancer l'emploi et de simplifier le Code du travail (...) À côté de quelques bonnes mesures, je constate un dévoiement systématique de toutes les idées initiales", a déclaré dans une interview au Figaro, le président du MEDEF, Pierre Gattaz.

La rencontre entre les organisations de jeunesses et le Premier ministre Manuel Valls, est précédée par l'évacuation, vers 5H30 du matin, de la place de la République du mouvement " Nuit debout" lancé le 31 mars, dans la foulée de la manifestation contre le projet de réforme du code du travail.

Initié à Paris, le mouvement de contestation "Nuit debout" qui a occupé la place de la République depuis la nuit du 31 mars, s'étend en quelques jours, sur plusieurs ville de France comme Nantes, Rennes, Strasbourg ainsi que la banlieue parisienne.

(Rédacteurs :Qian HE, Guangqi CUI)
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